Un dernier hommage a été rendu lundi, au Palais de la Culture Moufdi Zakaria à Alger, à la défunte Yamina Mechakra, femme de lettres et psychiatre, en présence de Khalida Toumi, ministre de la Culture, de personnalités du monde de la culture, des membres de la famille de la défunte et d'un grand nombre de citoyens. Dans un climat chargé d'émotion, plusieurs hommes de lettres et romanciers ont défilé autour de la dépouille de celle à propos de laquelle Kateb Yacine aimait dire qu'elle "vaut son pesant de poudre", parmi lesquels figuraient Amine Zaoui, Wassini Laaredj, Ibrahim Nawel, Ahmed Benaissa, ainsi que des responsables au ministère de la Culture. Slimane Hachi, directeur du Centre national des recherches préhistoriques et anthropologiques, a mis en exergue les qualités de la défunte, dans l'oraison funèbre qu'il a prononcée au nom de la ministre de la Culture, soulignant que Mechakra "qui nous a quittée en silence et paisiblement, était une femme brillante et intelligente". Sa vie à proximité de gens atteints de troubles mentaux lui a permis dès l'âge de l'adolescence de traduire ses sentiments d'affection à ces malades en romans, tels "la grotte éclatée" et "Arris". De son coté, Zahia Yahi Chef de cabinet au ministère de la Culture et ancienne journaliste à l'APS, a déclaré que la disparition de Yamina Mechakra "était une grande perte pour l'Algérie" la qualifiant de "femme intelligente, brillante et extrêmement sensible". "Mechakra était une grande écrivaine" a ajouté Mme Yahi citant le romancier Kateb Yacine connu pour sa rigueur intellectuelle, émettant son souhait de voir ses œuvres traduites dans d'autres langues. Le romancier Amine Zaoui a indiqué quant à lui que Yamina Mechakra n'a pas laissé un grand nombre d'ouvrages (un roman et un recueil de poèmes), précisant toutefois que l'écrivain ne se mesure pas par le nombre de ses œuvres mais par leur valeur. Il a souligné à ce propos, que "la valeur des écrits de Yamina Mechakra réside dans leur profondeur philosophique" comme c'est le cas de "La grotte éclatée" qui traite de la révolution algérienne et de son impact psychologique sur l'individu. Yamina Mechakra était un "écrivain de l'ombre qui a de tout temps préféré rester en marge pour traiter des questions d'ordre psychologique", a encore dit Amine Zaoui avant de faire remarquer que "l'université lui a accordé un intérêt particulier à travers les nombreuses thèses consacrées à ses ouvrages". Il a appelé en outre à prendre en considération ses écrits durant ces dernières années en vue d'une éventuelle publication. Le Dr. Hadj Cherif Fatma a évoqué le côté humain de la défunte, précisant qu'"elle était modeste et adorait rire". Après le recueillement, la dépouille de Yamina Mechakra a été recouverte de l'emblème national pour être transportée au cimetière de Sidi Yahia où elle a été inhumée. L'écrivain algérien et psychiatre Yamina Mechakra est décédée dimanche à l'âge de 64 ans des suites d'une longue maladie.