Le verdict dans l'affaire de la Banque commerciale et industrielle "BCIA" sera prononcé le 13 juin prochain, a annoncé la présidente d'audience du procès, qui s'est ouvert mercredi au Pôle pénal spécialisé d'Oran. Dans cette affaire sont poursuivies 63 personnes dont l'un des fondateurs de la BCIA Kharoubi Ahmed et Kharoubi Mohamed (tous deux en fuite), pour blanchiment d'argent, détournement et dilapidation de deniers publics. Le tribunal criminel d'Oran avait déjà traité en 2007 cette affaire, où la Banque extérieure d'Algérie (BEA) déplorait une perte estimée à 13,2 milliards DA. Le représentant du ministère public a requis, mardi lors du procès, des peines allant de 6 à 10 ans de réclusion criminelle à l'encontre des prévenus. Des peines de dix années de réclusion assorties d'une amende de 3 millions DA chacun ont été requises à l'encontre de 24 accusés dans l'affaire, de 8 ans de réclusion assortie d'une amende de la même valeur pour 20 autres et de 6 ans de prison ferme et une amende de 2 millions DA pour le reste, en plus de mandats d'arrêt contre les prévenus en fuite. Il a été également requis la confiscation des biens de certains mis en cause dont des habitations, des locaux commerciaux et des terres agricoles. Quarante des accusés de blanchiment d'argent, de recel et d'exploitation de fonds dans des transactions douteuses et l'achat de biens et leur transfert à des prête-noms dans cette affaire étaient présents à l'audience dont dix emprisonnés. Le procès a été marqué par l'audition des accusés présents et de quatre témoins, après que la défense ait plaidé pour non poursuite des prévenus dans cette affaire dont les faits ont eu lieu avant la promulgation de la loi sur le blanchiment d'argent le 20 décembre 2006. La plupart des avocats ont plaidé, dans ce sens, l'innocence de leurs mandants, faisant remarquer que la BEA avait restitué son argent des accusés qui ont été condamnés à la prison dans l'affaire BCIA. Le représentant du ministère public s'est référé, dans sa plaidoierie, au code pénal dans son texte relatif à ce crime, promulgué le 20 novembre 2004. L'affaire BCIA remonte à l'ouverture par la police judiciaire d'enquêtes sur un blanchiment d'argent en 2009 à l'encontre des accusés dont des membres de la famille du fondateur de cette banque, qui se sont élargies ensuite. Le procès a été reporté plusieurs fois pour diverses raisons.