La Commission de consolidation de la paix des Nations unies a exprimé mercredi sa profonde préoccupation face à la détérioration de la situation en République Centrafricaine, citant l'insécurité, les conditions humanitaires précaires, les violations des droits de l'homme, l'augmentation des cas de violence sexuelle et le recrutement d'enfants soldats. La Commission, qui a entendu le rapport de la représentante spéciale du Secrétaire général, Margaret Vogt, a fait part de sa crainte de voir l'instabilité dans ce pays se propager dans le reste de la sous-région. La Commission de consolidation de la paix (CCP) est un organe consultatif intergouvernemental de l'ONU qui appuie les efforts de paix dans les pays sortant d'un conflit. Elle joue un rôle unique en rassemblant notamment tous les acteurs concernés et en proposant des stratégies intégrées aux fins de la consolidation de la paix. Six pays sont inscrits à son ordre du jour et font l'objet d'une configuration spécifique, le Burundi, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée Bissau, le Libéria et donc la République centrafricaine. Les membres de cette configuration saluent les efforts déployés par les chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC), avec le soutien de l'Union africaine, pour l'élaboration d'un cadre politique et d'une feuille de route pour résoudre la crise politique en République Centrafricaine. ''Le processus centrafricain de transition doit être inclusif, notamment au sein du Conseil National de Transition et de son Bureau, suivant les divers accords conclus sous les auspices de la CEEAC'', rappellent-ils. La configuration rappelle également que la restauration de l'Etat de droit et le rétablissement de l'ordre constitutionnel en République centrafricaine sont les priorités immédiates, qui conditionnent notamment la reprise de l'assistance pour améliorer les conditions humanitaires et socio-économiques dans le pays. La configuration lance un appel à la communauté internationale afin de fournir un appui technique et financier pour aider les autorités de transition à préciser et mettre en œuvre la feuille de route pour le rétablissement de l'ordre constitutionnel en République Centrafricaine. Elle évoque en outre la possibilité de mener une mission d'évaluation conjointe des besoins de la part des Nations unies, de l'Union européenne et de la Banque mondiale dès que la situation sécuritaire dans le pays le permettra. Les membres de la configuration République Centrafricaine de la Commission de consolidation de la paix reconnaissent l'urgence d'élire un nouveau président de la configuration dès que possible. Les hostilités ont éclaté en République centrafricaine en décembre 2012, lorsque la coalition rebelle Séléka a lancé une série d'attaques, pris le contrôle des principales villes du pays et avancer sur la capitale, Bangui, avant d'accepter d'entamer des pourparlers de paix sous les auspices de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC). Les accords de Libreville conclus en janvier 2013 par le gouvernement et les trois principales formations rebelles de la Séléka, avaient aidé à rétablir une certaine stabilité en République centrafricaine, nation à l'histoire politique troublée et théâtre de conflits armés récurrents.