Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé mercredi les autorités actuelles de la République centrafricaine à garantir le rétablissement de la sécurité dans ce pays, exprimant sa préoccupation par les conséquences de l'insécurité et de l'aggravation de la situation humanitaire. ''Je suis profondément troublé par les rapports faisant état de violations graves des droits de l'homme, de la poursuite de pillages, d'attaques ciblées, de viols, de recrutement et d'utilisation d'enfants soldats, en violation des normes internationales'', a déclaré le secrétaire général dans un message adressé aux participants du Sommet extraordinaire de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC) sur la situation dans ce pays, tenu à Ndjamena (Tchad). La représentante spéciale de M. Ban en République centrafricaine, Margaret Vogt, était présente lors de cette réunion. ''J'ai immédiatement condamné la prise de pouvoir anticonstitutionnelle [à] et appelé au rétablissement rapide de l'ordre constitutionnel. Dans ce contexte, les Accords de Libreville, que vous avez aidé à négocier, demeurent le cadre approprié pour établir une paix durable et la stabilité en République centrafricaine'', a-t-il poursuivi. ''Il est inacceptable que des enfants, ayant été dans le passé séparés des groupes armés, réinsérés et réunis avec leurs familles, soient de nouveau recrutés par des chefs rebelles. Le pillage d'édifices publics et privés, y compris les bureaux et résidences du personnel des Nations Unies, n'est pas de nature à encourager la coopération internationale et les investissements dans le pays'', a poursuivi le message de M. Ban, qui prévient que l'impunité ne sera pas tolérée. Egalement préoccupé par les difficultés d'accès à l'aide humanitaire et de distribution des semences, susceptible de conduire à une malnutrition aiguë des populations dans les mois à venir, le Secrétaire général a réitéré la volonté et la détermination des Nations Unies à travailler avec la CEEAC et l'Union Africaine, ainsi qu'avec les autres partenaires internationaux, pour trouver une solution durable à la crise actuelle. Conclus en janvier 2013 sous l'égide de la CEEAC par le gouvernement centrafricain et les trois principales formations rebelles de la Séléka, les accords de Libreville avaient aidé à rétablir une certaine stabilité en République centrafricaine. Invoquant le manque de mise en œuvre de plusieurs volets de ces Accords, la Séléka s'est emparé du pouvoir le 24 mars dernier, contraint à la fuite le président François Bozizé.