Le projet de création de l'observatoire national pour la promotion et la protection de l'enfant sera certainement soumis à l'Assemblée populaire nationale (APN) cet automne, a-t- on appris samedi à Constantine. S'exprimant en marge d'un colloque sur la maltraitance de l'enfant organisé à l'université des sciences islamiques Emir Abdelkader, M. Abdelouahab Merdjana, secrétaire général de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), a estimé que la mise en place de cet observatoire traduira sur le terrain, l'armada de textes de loi relatifs à ce sujet. La protection des enfants contre les dangers moraux et physiques constitue une responsabilité devant Dieu et les hommes, a-t-il indiqué, soulignant le caractère prioritaire et permanent de ce devoir moral, religieux et légal de cette défense de l'innocence. De son côté, Mme Fatiha Terai Baghdadi, déléguée régionale de la CNCPPDH de Constantine, a précisé que l'adoption de cet observatoire renforcera l'applicabilité des textes de loi portant code de l'enfance. Pour sa part, M. Abderrahmane Arar, président du Réseau algérien pour la défense des droits de l'enfant (Nada) a mis l'accent sur l'importance de l'élaboration de l'avant projet de loi, amendant le code pénal pour sanctionner sévèrement tout auteur d'enlèvement, d'agression ou d'exploitation des enfants à des fins de mendicité, d'emploi illégal ou d'ordre sexuel". Il a enfin rappelé, dans ce contexte, que sur 16000 appels téléphoniques sur le numéro vert enregistrés entre 2012 et mai 2013, 7000 cas ont été confirmés dont plus de 2000 cas font actuellement l'objet de l'accompagnement et de traitement psychologiques et judiciaires adéquats. M. Arar a souligné, dans ce contexte, la vulnérabilité des enfants, estimant que les services de sécurité ne peuvent pas, à eux seuls, régler le problème des enfants maltraités, soumis au travail au noir, nés de relations extraconjugales, poussés à mendier. Les travaux du colloque initié sous l'égide de la wilaya ont notamment regroupé des représentants de l'université Emir Abdelkader, de la cour de justice de Constantine, de la direction de la santé et de la population, de la sûreté de wilaya, de la gendarmerie nationale, de l'union nationale des barreaux d'Algérie et de la société civile. Onze communications portant notamment sur le phénomène de la violence et de la maltraitance des enfants aux yeux de la charia et de la loi, l'enfance et la drogue, et les procédures d'enquête et de jugement et le projet de loi portant sur la protection de l'enfant et ses droits ont été débattues lors de cette rencontre coïncidant avec la célébration de la journée mondiale de l'enfance.