Le directeur général de l'Organisation internationale du travail (OIT), Guy Ryder, a affirmé mercredi que le monde du travail était en train de se transformer plus rapidement et plus profondément que jamais avec l'évolution accélérée de la démographie et des technologies, le creusement des inégalités, la pauvreté et la lenteur de la reprise économique. Selon le premier responsable de cette organisation onusienne, ''la question primordiale, celle qui se pose partout et qui devient de plus en plus pressante et parfois alarmante, est de savoir d'où viennent les emplois ?'', ajoutant que cette question concerne plus fréquemment les jeunes. Un mécanisme d'examen des normes pourrait mettre à jour, tout en améliorant leur pertinence, les normes internationales du travail, a-t-il préconisé. M. Ryder a également affirmé que l'OIT devait être davantage présente auprès des entreprises : ''Pour être plus à l'écoute du monde des affaires, pour répondre plus efficacement aux besoins et aux réalités des entreprises, notre organisation doit redoubler d'efforts pour s'engager aux côtés de ces dernières''. ''Franchement, nous nous attelons à cette tâche très tardivement et ne devons plus repousser l'échéance'', a-t-il soutenu. Il a également mis l'accent sur trois autres propositions relatives aux emplois écologiques, la réduction de la pauvreté et les femmes au travail. En ce qui concerne l'Initiative verte, M. Ryder a affirmé que l'OIT devait être en première ligne de la mobilisation internationale afin d'assurer l'avenir à long terme de la planète. ''Que nous en soyons satisfaits ou pas, ce sont les modes de production et de consommation qui déterminent avant tout la pérennité de l'environnement. Le monde du travail va devoir faire des efforts sans précédent pour concilier son avenir avec celui de la planète'', a-t-il insisté. L'OIT doit aussi jouer pleinement son rôle pour éradiquer l'extrême pauvreté dans le monde à l'horizon 2030, a-t-il encore souligné. L'initiative sur les femmes au travail, quant à elle, s'efforcerait de corriger ''les difficultés profondes et persistantes auxquelles se heurtent de nombreuses femmes dans le monde du travail. C'est une politique sociale et économique juste et nécessaire'', a-t-il ajouté. M. Ryder a, par ailleurs, proposé de constituer un groupe consultatif sur l'avenir du travail, chargé de rédiger un rapport qui sera discuté lors de la Conférence du centenaire de l'organisation en 2019.