Les groupes armés présents dans le nord du Mali restent une menace pour l'ensemble de la région, a affirmé le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans un nouveau rapport sur la situation au Mali. "Malgré, les opérations menées par les troupes françaises, maliennes et la force de maintien de la paix de l'ONU dans le nord du Mali, les groupes armés restent une menace pour toute la région", indique M. Ban dans son rapport samedi au Conseil de sécurité. Les groupes armés "conservent la capacité d e faire peser une menace importante" et "ont toujours des réseaux de soutien et des structures de recrutement", déplore le secrétaire général de l'ONU. "Il est important de garder à l'esprit le danger représenté par des éléments armés qui se déplacent vers des pays voisins pour mener des attaques terroristes et participer à des activités criminelles", ajoute M. Ban. Le secrétaire général exprime aussi "son inquiétude à propos des attentats suicides et autres opérations de guérilla menés par ces groupes au Mali et dans des pays voisins comme au Niger fin mai". Il craint que les soldats de la paix ne doivent faire face à des actions de guérilla, comme celles que les forces africaines et maliennes ont déjà subies. Il a estimé dans son rapport que les opérations menées par les troupes françaises et maliennes dans le nord du Mali ont "affaibli" les groupes armés. "Ils ont perdu l'avantage tactique et une grande partie du sanctuaire auquel ils ont eu accès pendant des années dans le nord du Mali", ajoute-t-il. Evoquant les élections prévues au Mali fin juillet, le secrétaire général de l'ONU approuve le déploiement à partir du 1er juillet d'une force de maintien de la paix de l'ONU, même s'il souligne qu'elle est pauvrement équipée et mal entraînée. La Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) est censée prendre en juillet le relais de la force panafricaine (Misma). Sa tâche sera de stabiliser le nord du Mali et d'encourager la transition politique au Mali. La Minusma comprendra à terme 12.600 soldats dont 6.000 venus des pays d'Afrique de l'Ouest sont déjà sur place au Mali. Les troupes françaises resteront dans la région pour effectuer des opérations anti-terrorisme. M. Ban a en outre mis en avant le manque de matériel et d'entraînement des troupes ouest-africaines déjà au Mali. Les forces africaines ont disposé d'une "période de faveur" de quatre mois pour atteindre les normes de l'ONU, relève-t-il. "Un gros effort devra être fait pour combler les manques" en équipement et en formation, notamment sur les hélicoptères d'attaque, avertit M. Ban. Ce rapport de l'ONU intervient alors qu'un porte-parole du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) des rebelles touareg maliens a indiqué dans un communiqué publié à Ouagadougou que les groupes armés touareg, dont le MNLA, ne déposeront pas les armes avant un règlement de la crise dans le nord du Mali.