Une grève de trois jours des contrôleurs aériens français de l'aviation civile a débuté mardi à l'appel, lancé vendredi, des syndicats français membres de la Fédération européenne des travailleurs des transports (ETF). Ce débrayage intervient pour dénoncer les projets de la Commission européenne de libéralisation du secteur et "une dégradation" de leurs conditions de travail. Les syndicats s'opposent au projet européen de créer un "ciel unique", qui selon eux casse le caractère de service public de leur activité. Ce projet appelé "Ciel unique 2+", vise à unifier la navigation aérienne entre les différents pays européens en créant six blocs aériens, qui fonctionneraient notamment avec un système informatique commun. Pour les syndicats de différentes branches de l'aviation, il représente une "volonté de libéraliser le secteur". Selon l'Usac-CGT, premier syndicat de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), "les futurs règlements européens concernant la navigation européenne sont une attaque directe contre le caractère de service public de ce secteur d'activité". Ces règlements visent notamment "à externaliser et à mettre en concurrence des pans entiers de la gestion de la navigation aérienne", estime le syndicat. Dans un communiqué, la DGAC a annoncé que 1.800 vols ont été annulés, alors qu'en moyenne "il y a 7.650 vols sur la journée". Elle a demandé aux compagnies aériennes de réduire leur programme de vols de moitié sur la période du mardi 11 juin au jeudi 13 juin sur les aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, Orly, Beauvais, Lyon, Nice, Marseille, Toulouse et Bordeaux. Un porte-parole de l'Aéroport de Paris (ADP) a indiqué dans un communiqué que "des retards" étaient "à prévoir dans la journée du mardi, faisant par ailleurs état de possibles annulations de vols de dernière minute". A l'aéroport de Nice Côte d'Azur, 31% des vols étaient annulés mardi aux départs (51 sur 165) et 32% aux arrivées (53 sur 165), a indiqué une porte-parole, de l'ADP, soulignant que les navettes reliant la ville à Paris étaient les plus affectées. A Marseille, 30% des vols étaient aussi annulés, soit une centaine sur les 320 prévus. A Lyon, le mouvement va se traduire par la suppression de 41% des vols soit 158 des 383 prévus à l'arrivée ou au départ de Lyon Saint-Exupéry. A Lille, seize vols ont d'ores et déjà été déprogrammés, dont un dès lundi soir. Sur son site, la compagnie Air France évoque de possibles "retards et des annulations de dernière minute", invitant les passagers à se tenir informés "en temps réel".