L'insécurité générée par les affrontements entre les forces de sécurité nigérianes et le groupe armé Boko Haram au nord-est du Nigeria a conduit des milliers de personnes à fuir dont plus de 6.000 ont trouvé refuge au Niger, a indiqué mardi le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Les populations ont affirmé au HCR avoir fui par crainte d'être prises dans les feux de ces affrontements notamment dans la zone de Baga, dans le nord du Nigeria, près de la frontière avec le Niger, selon le porte-parole de cette organisation de l'ONU, Adrian Edwards. Selon ces mêmes témoignages, les frappes aériennes des forces gouvernementales se poursuivent de manière sporadique, alors que les avions survolent régulièrement les Etats de Borno, Yobe et de l'Adamaoua où l'état d'urgence est en vigueur depuis le 14 mai, a-t-il indiqué. Les réfugiés au Niger ''mentionnent également la présence accrue de bandits armés dans plusieurs Etats du Nigeria'', a-t-il poursuivi, ajoutant que la hausse des prix des produits de base, couplée à l'insécurité alimentaire préexistante, devient une préoccupation majeure pour les populations des pays touchés. Le Niger a accueilli à ce jour 6.240 personnes, dont des ressortissants nigérians, ainsi que nigériens revenant dans leur pays d'origine et des personnes d'autres nationalités, tandis que des arrivées ont également été enregistrées au Cameroun et au Tchad au cours des dernières semaines. ''Les nouveaux arrivants louent des maisons ou vivent dans des familles d'accueil, qui sont elles-mêmes dans des conditions très précaires'', a souligné M. Edwards, ajoutant que le personnel du HCR a visité plusieurs villages frontaliers d'accueil et que certaines familles nigérianes vivent même dehors sans abri. Les réfugiés accentuent la pression sur les ressources locales alimentaires et en eau, déjà maigres, poursuit le HCR, alors que le Niger, pays sahélien, est aux prises avec une insécurité alimentaire chronique suite à des années de sécheresse. Le HCR prévoit l'acheminement de biens de première nécessité pour les nouveaux arrivants ainsi que pour les communautés d'accueil, a encore déclaré M. Edwards. La situation de sécurité au Nigeria reste ''extrêmement difficile'', souligne le HCR qui dispose d'informations limitées sur la situation humanitaire dans le nord-est du pays, l'agence n'étant pas présente dans les zones sous état d'urgence, en raison de l'insécurité.