La solution à la crise au Mali doit émaner des pays de la région, a souligné dimanche à Alger, le président du Haut Conseil islamique du Mali, Cheikh Mahmoud Dicko. "Toute solution forgée en dehors des pays de la région est vouée à l'échec tôt ou tard", a déclaré M. Dicko lors de la conférence internationale de solidarité des sociétés civiles du Sahel avec le Mali organisée par le Réseau Algérien des Amis du Peuple Malien. Devant des représentants d'organisations de la société civile des pays du Sahel, Cheikh Dicko a rappelé que les "erreurs" commises par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) dans la gestion de cette crise avaient "compliqué" la recherche d'une solution au Mali. La situation au Mali s'est compliquée du fait des conséquences du conflit libyen, qui a entraîné une prolifération des armes dans la région du Sahel, ce qui a profité aux groupes terroristes. Pour lui, la société civile doit s'impliquer dans la recherche d'une issue à cette crise. "Il est important que la société civile dans nos différents pays retrouve sa place qui est la sienne", a-t-il dit. "Il est capital que les différente organisations rassemblées ici s'approprient toutes les questions qui sont au coeur du devenir de nos pays respectifs afin qu'elles soient amenée de forger les solutions appropriées à nos problèmes, car nul ne peut mieux connaître nos problèmes que nous-mêmes", a-t-il ajouté. Interrogé en marge de la conférence sur l'apport de l'Algérie dans les efforts pour résoudre la crise, M. Dicko a affirmé qu'"elle a un rôle capital à jouer", rappelant les liens de proximité entre les deux pays voisins. "Le Mali peut s'inspirer de l'expérience algérienne en matière de gestion des conflits. Nous pensons bénéficier de cette expérience que nous allons traduire sur le terrain", a-t-il conclu. Intervenant également lors de la conférence, le président de la Croix Rouge nigérienne, M. Ali Bandiare a affirmé que "les conséquences de la crise malienne ont aggravé la situation dans la région du Sahel", une zone, a-t-il rappelé, est déjà affectée par la famine et les catastrophes naturelles, telle la sécheresse. M. Bandiare appelé à "la mutualisation des efforts et à la solidarité" pour faire face à cette situation, en insistant en particulier sur le domaine sécuritaire. "Le Mali a besoin de solidarité pour combattre le fléau transnational du terrorisme", a-t-il dit. De son côté, le secrétaire général de la coalition de travail et société civile du Nigeria (Lasco) Aremu Abiola Abiodun, a réaffirmé son soutien aux efforts engagés par le Mali dans la résolution de la crise qu'il traverse, en soulignant que le problème malien est avant tout "un problème africain".