Cinquante ans de développement économique et social de l'Algérie depuis l'indépendance nationale ont été mardi au centre des travaux du forum du cinquantenaire, organisé par le Conseil national économique et social (CNES). Présidée par le premier ministre Abdelmalek Sellal, en présence de plusieurs membres du gouvernement et des membres de la société civile, ce Forum a constitué une opportunité pour faire le bilan des politiques économiques de ces 50 dernières années et les perspectives futures du développement socio-économique de l'Algérie au-delà de l'horizon 2015. Ouvrant les travaux du forum, M. Sellal a affirmé qu'il était temps pour l'Algérie de développer son économie et la "booster vers de nouvelles perspectives". "Les richesses en hydrocarbures constituent 93% des exportations du pays (...) il est temps de prendre en main la situation avec davantage de sérieux et de développer l'économie nationale pour la booster vers de nouvelles perspectives", a-t-il dit. M. Sellal a expliqué, à ce propos, que "ce sont les entrepreneurs algériens qui sont concernés, en premier lieu, qu'ils soient du secteur public ou privé". Evoquant, par ailleurs, la démarche économique adoptée par l'Algérie sous la conduite du président de la République Abdelaziz Bouteflika, le Premier ministre a affirmé que la politique économique nationale a permis de minimiser les effets "néfastes" de la crise mondiale sur l'Algérie. "La politique économique nationale sous la conduite éclairée du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a permis de minimiser les effets néfastes de la crise mondiale sur notre pays et de lui donner une marge de manœuvre économique et sociale confortable", a-t-il dit. Il a également relevé le progrès socio-économique considérable réalisé par l'Algérie durant les cinq décennies d'indépendance, avançant des chiffres reflétant ce progrès dans divers domaines. M. Sellal a ainsi précisé que le PIB de l'Algérie est passé de 15 milliards de DA au lendemain de l'indépendance à plus de 3.698 milliards de DA en 2000, avant d'atteindre plus de 15.908 milliards de DA l'année dernière. La part moyenne par habitant du PIB a atteint 5.798 dollars en 2012, contre 1.793 dollars en 2000 et 198 dollars en 1962, a-t-il poursuivi. Parmi les indicateurs sociaux reflétant cette bonne santé économique de l'Algérie, M. Sellal a évoqué le taux de raccordement national au réseau d'alimentation en eau potable qui est passé de 32 % en 1962 à 94 % en 2012, tandis que le raccordement au réseau électrique est estimé actuellement à 98 %, alors qu'il était très faible au lendemain de l'indépendance. Le Premier ministre a écarté, lors de ce forum qui vise à "construire une plate-forme consensuelle" pour un mode de développement durable post 2015, une éventuelle révision de la règle 51/49 % régissant l'investissement en Algérie, "du moins actuellement". Pour lui, la règle 51/49% "ne peut être révisée du moins actuellement", soulignant que les partenaires économiques de l'Algérie "ne sont pas embarrassés par cette règle". "Si cette règle pose problème pour les petites entreprises dans certains secteurs, nous sommes prêts à étudier sa révision à l'avenir. Actuellement il n'y a pas lieu de la réviser" a ajouté M. Sellal. Pour sa part, le président du CNES Mohamed Seghir Babes a appelé à une vision consensuelle entre les différents acteurs sur l'avenir et le nouveau mode de développement de l'Algérie. "Nous voulons mettre en place une vision d'une Algérie gagnante en fixant un cap stratégique partagé à partir d'un consensus national très large sur les questions économiques, sociales et culturelles", a-t-il indiqué dans une allocation lors de ce forum de trois jours. Les organisations patronales, syndicales, les différentes institutions de l'Etat et l'ensemble des capacités de réflexion et d'anticipation, doivent être impliquées à l'élaboration de cette "feuille de route consensuelle visant à débattre de l'avenir de l'Algérie au-dessus des appartenances partisanes", a-t-il précisé. Les travaux du forum se poursuivront mercredi et jeudi avec des ateliers thématiques. Le troisième et dernier jour sera consacré à la présentation des résultats et recommandations de ces ateliers.