Les participants au colloque national sur la promotion des exportations, ouvert lundi à Béjaïa, ont plaidé en faveur de la mise en place d'un conseil consultatif, au sein de la commission nationale des exportations, en lui déléguant la mission d'établir la stratégie nationale en la matière, et de décider des mesures et conditions à réunir pour la rendre effective. ''Il faut sortir des constats et des professions de foi et aller vers des actes concrets. Et le conseil consultatif est à ce titre capital'', a souligné Ali Bey Nasri, président de l'Association nationale des exportateurs algériens (ANEXAL) qui appelle à l'impérative urgence de ''rendre attractif l'acte d'exporter.'' Se félicitant des mesures prises lors de la dernière tripartite en faveur de la promotion des exportations, M. Nasri, a estimé cependant qu'il faut, désormais, donner ''un signal fort'' et afficher ouvertement et concrètement la volonté politique d'asseoir une stratégie nationale de développement des exportations. L'enjeu est de taille, a souligné l'intervenant, estimant que le moment est venu de faire profiter les entreprises nationales des accords de coopération ou de libre échange signés avec d'autres pays. ''Il y a du potentiel, des opportunités, et une meilleure disposition des entreprises nationales à s'inscrire dans une perspective de développement à l'international'', a renchéri, pour sa part, le directeur général de l'Agence nationale pour la promotion du commerce extérieur (Algex), Boukhalfa Khemnou, qui en a profité pour rappeler et exposer toutes les mesures d'aide et de soutien institutionnel mises en branle pour favoriser les exportations hors hydrocarbures. Intervenant, à titre d'enseignant chercheur, l'ancien ministre de la prospective et des statistiques, Abdelhamid Temmar, a tenu, pour sa part, à lever "l'ambiguïté'' quant à la volonté politique des pouvoirs publics de faire de la politique de promotion des exportations un axe central de leur action. "La question ne se pose plus. Elle est tranchée'', a-t-il dit, mettant l'accent sur la nécessité pour chaque décideur de se départir du compter sur les hydrocarbures et de la richesse qu'ils produisent. ''L'Algérie souffre du syndrome hollandais'', a-t-il affirmé. Les Pays-Bas, en avait souffert dans les années 1960, conséquemment à la découverte des gisements de gaz dans la région de Groningue et à l'augmentation de ses recettes et qui s'est accompagnée d'une baisse drastique de leurs exportations hors hydrocarbures. ''L'Algérie en fait également la mauvaise expérience'', a déploré l'intervenant. Le débat s'est polarisé sur beaucoup de thèmes, dont celui de l'ouverture de la possibilité aux entreprises nationales de s'installer à l'étranger. Pour ce dernier cas, d'aucuns ont affirmé que la loi sur la monnaie et le crédit reste peu expressive sur le sujet. Le colloque a donné l'opportunité à un enseignant de l'université de Bejaia de présenter un guide pratique de l'exportateur, en y reprenant tout l'arsenal juridique y afférent, mais aussi en mettant en valeur les stratégies en vigueur, à travers le monde pour se placer et durer sur les marchés mondiaux.