Démantèlement d'un réseau de trafic de drogue, arrestation d'un groupe de consommateurs, saisie de quelques kilogrammes de cannabis,…etc. se sont des titres que nous lisons presque tous les jours dans les journaux. La consommation et le trafic des drogues ont atteint des proportions alarmantes. Selon la police judiciaire, l'usage des psychotropes est en constante augmentation, d'où l'urgence de réaliser des enquêtes approfondies sur la question pour saisir son ampleur. En effet, les jeunes et les adolescents restent les grands consommateurs. Cette demande s'explique par la volonté de fuir une réalité de plus en plus dure en s'immergeant dans des paradis artificiels. Les chiffres disponibles actuellement, ne reflètent pas réellement l'état des lieux. En 2009, les activités de la Brigade de la police judiciaire de Guelma ont fait état de 170 affaires, à l'issue desquelles 241 personnes ont été arrêtées avec 1239,29 g de kif et 648 unités de psychotropes qui ont été saisis la même année. A chaque prise, les policiers lancent des procédures d'identification des délinquants ainsi que de leurs patrimoines et familles. La police judiciaire est chargée de poursuivre les trafiquants condamnés et en fuite, souvent multirécidivistes. Dans son analyse du bilan annuelle de 2009, la police judiciaire a relevé une hausse effrayante, comparativement à l'année 2008. Pour ce qui est des affaires traitées en matière de trafic de drogue. Les sociologues, les psychologues et encore les médecins spécialistes confirment que l'usage de la drogue est malheureusement sous-estimé en raison des conséquences pénales et sociales qu'encourt le consommateur des drogues. Nul n'est pas à l'abri de ce problème, cela s'explique par la transition démographique de notre société, d'où l'importance à analyser de manière approfondie l'ampleur de la toxicomanie chez nous. Selon les chiffres de l'OMS, 3 à 5% de la population mondiale en consomme, soit 185 millions de personnes, dont 34 millions en Afrique. Il faut savoir que le trafic illicite de tous les genres de drogue et de psychotropes est très juteux. Nous sommes aujourd'hui face à une évolution dangereuse qui risque de faire passer l'Algérie de pays de transit et de consommation de drogue à celui de producteur de ces substances, selon les statistiques des services de la police judiciaire d'Alger, la première saisie d'une quantité de 3 tonnes de cannabis en Algérie remonte à 1975. Ce dernier est devenu une échappatoire aux tourments quotidiens que vie une jeunesse désoeuvrée et affreusement livrée à elle-même. Un total de 116,4 tonnes de cannabis a été saisi durant la période allant de 1992 à 2008, dont 38 tonnes en 2008 seulement. Durant cette année seulement, les services de police ont pu saisir près de 400 Kg de résine de cannabis, 3 grammes de héroïne, 5,85 grammes de cocaïne, 1 498 comprimés de barbituriques, 282 capsules de psychotropes, une quantité de cigarettes contenant de la drogue, cinq bouteilles de solution barbiturique et 0,6 grammes de poudre de krach. Qui sont les consommateurs de drogue ? Selon une évaluation initiale de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie précise que les jeunes âgés entre 18 et 25 ans représentent 43,5% des consommateurs et les 25-35 ans, 38%. Par ailleurs, l'influence des facteurs de risque classiques : familles désunies, absence du père, tentatives de suicide, antécédents judiciaires chez les toxicomanes, sans toutefois donner de chiffres. Cette étude révèle aussi que l'âge moyen de la première consommation est de 17-18 ans. (Ages variant : 9 ans et 11 ans). Pour ce qui est du lieu de la première expérience, c'est dans le quartier, à l'école, en milieu du travail et à la maison. S'agissant des produits consommés par ordre de fréquence, il est à noter que le plus usité reste le cannabis, suivi de l'alcool, des psychotropes (benzodiazépines, anti-parkinsoniens de synthèse), des solvants et enfin des drogues dures eu égard à la cherté du produit (le gramme de cocaïne se vend à plus de 12 000 DA). En 10 ans, 25.000 jeunes consommateurs de drogues se sont présentés aux différents centres intermédiaires chargés de la prise en charge urgente des toxicomanes dans ce contexte l'Algérie va se doter d'ici fin 2009 de 15 nouveaux centres pour le traitement et la prise en charge des consommateurs de drogue. Le trafic et la consommation de la drogue sont indéniablement un problème qui se pose dans la société algérienne. Apporter des solutions adéquates à ce phénomène avant qu'il ne soit tard est d'une importance primordiale. Il faut informer et sensibiliser toutes les franges quant aux dangers de la consommation de la drogue.