Les flux d'investissements directs étrangers (IDE) en Afrique ont augmenté de 5% en 2012 pour s'établir à 50 milliards de dollars (contre 47,6 milliards de dollars en 2011), dont l'essentiel concerne les industries extractives telles les hydrocarbures et les métaux, a indiqué mercredi la CNUCED dans son étude annuelle sur les tendances de l'investissement. Ainsi, la liste des premiers pays bénéficiaires d'IDE en Afrique montre clairement que les industries extractives demeurent le principal pôle d'attraction du continent. Toutefois, la CNUCED note aussi une progression de l'investissement dans les projets du secteur manufacturier et du secteur des services, en réponse à la croissance du marché de la consommation. Dans la région de l'Afrique du Nord, l'investissement international semble reprendre après une période de déclin due aux troubles politiques qui ont marqué l'année 2011. Les flux des IDE ont, en effet, augmenté de 35 %, à 11,5 milliards de dollars en 2012, indique le rapport. Par contre les investissements étrangers en Afrique de l'Ouest ont baissé de 5%, à 16,8 milliards de dollars. Sur les investissements à destination des deux plus grands producteurs de pétrole de cette région du continent, l'IDE à destination du Ghana est demeuré stable, à 3,3 milliards de dollars. Il a toutefois accusé une baisse de 21% au Nigeria, à 7 milliards de dollars, qui explique l'essentiel de la diminution des flux dans cette zone. La Mauritanie qui, grâce à son secteur minier, a pu doubler ses entrées d'IDE, à 1,2 milliard de dollars, donne des signes positifs. En Afrique centrale, les investissements étrangers ont augmenté pour atteindre le montant record de 10 milliards de dollars, les sociétés minières transnationales ayant continué d'investir dans les ressources naturelles de la région. C'est ainsi que le développement de la mine de cuivre et de cobalt de Tenke Fungurume en République démocratique du Congo a mobilisé d'importants investissements. La récente découverte de nouveaux gisements de gaz en Tanzanie et de nouveaux champs de pétrole en Ouganda ont attiré des investissements supplémentaires en Afrique de l'Est. Les flux d'IDE dans cette région sont passés de 4,6 milliards de dollars en 2011 à 6,3 milliards de dollars en 2012. En revanche, en Afrique australe, les entrées d'IDE ont chuté en passant de 8,7 milliards de dollars en 2011 à 5,4 milliards de dollars en 2012, et ce, malgré une progression sensible dans certains pays de la région. Par exemple, les investissements au Mozambique ont doublé, à 5,2 milliards de dollars, attirés par les immenses gisements de gaz en mer, alors qu'en Angola, ils ont baissé pour la troisième année consécutive (-6,9 milliards de dollars). Les flux d'IDE vers l'Afrique du Sud, qui ont eu tendance à beaucoup fluctuer ces dernières années, sont tombés de 24% en 2012, à 4,6 milliards de dollars. S'il est manifeste que les ressources naturelles demeurent le principal pôle d'attraction des IDE en Afrique, la CNUCED indique que le secteur manufacturier et les services gagnent du terrain, en même temps que le pouvoir d'achat de la classe moyenne qui voit le jour sur le continent. Entre 2008 et 2012, la part des secteurs liés à la consommation dans la valeur totale des projets d'investissements de création de capacités est passée de 7 à 23%. L'investissement de création de capacités est un investissement dans un nouveau projet ou dans l'extension d'un projet existant, plutôt qu'un investissement par fusion-acquisition. Pour ce qui est des sources d'IDE, les sociétés transnationales des pays émergents sont de plus en plus actives en Afrique, indique le rapport. En stock d'investissements, la Malaisie, l'Afrique du Sud, la Chine et l'Inde sont les premiers pays en développement investisseurs en Afrique.