La campagne électorale a été lancée dimanche au Mali pour le premier tour de l'élection présidentielle du 28 juillet, le premier scrutin mettant fin à la période de transition établie après le coup d'Etat du 22 mars 2012 censé rétablir l'intégrité et la stabilité du pays. Le début de cette campagne électorale, qui va durer vingt jours, a été lancé avec le début de la distribution des cartes électorales (sept millions de pièces) dans le pays. Il s'agit de la plus courte campagne électorale dans l'histoire du Mali. La distribution de quelques sept mille cartes d'électeurs biométriques a été entamée notamment dans les écoles pour la présidentielle du 28 juillet. Le chef du centre de distribution des cartes d'électeurs à l'école des aveugles de Bamako, Chaka Djiré, a indiqué qu'à son niveau, quelque 18 mille cartes d'électeurs allaient être distribuées. Selon le calendrier adopté en Conseil des ministres malien, la campagne électorale débutera le 7 juillet pour s'achever le 26 juillet, alors que celle pour un éventuel second tour, prévu le 11 août, débutera au lendemain du premier tour et s'achèvera le 9 août. Le premier meeting électoral est prévu dans la journée de dimanche. Ce calendrier a été approuvé par les principaux partis politiques maliens qui ont insisté sur la nécessité d'avoir un président élu pour en finir avec la période de transition. Le scrutin présidentiel entre dans le cadre de la "feuille de route" adoptée fin janvier par les députés maliens, et qui trace le chemin à parcourir pour le pays, dans la tourmente depuis le putsch de mars 2012 qui avait précipité la chute du Nord aux mains de groupes armés, en grande partie chassés de cette région par une intervention militaire franco-africaine lancée en janvier. Le président intérimaire malien, Dioncounda Traoré avait exprimé sa "détermination à organiser le plus rapidement possible" des élections "propres, transparentes et crédibles". La Cour constitutionnelle valide les candidatures de 28 des 36 candidats La Cour constitutionnelle du Mali a validé les candidatures de 28 des 36 candidats à l'élection présidentielle . Les principaux candidats retenus sont les anciens Premier ministres Ibrahim Boubacar Keita, Cheick Modibo Diarra, Modibo Sidibé et Soumana Sacko. Parmi les autres personnalités de la politique malienne en lice à la présidentielle : Soumaïla Cissé, ancien président de la Commission de l'Union économique et monétaire de l'Afrique de l'Ouest (Uémoa) et Dramane Dembélé, candidat de l'Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma), principal parti politique du pays, et enfin Tiébilé Dramé, artisan de l'accord de Ouagadougou du 18 juin entre le gouvernement malien et la rébellion touareg. Deux candidats restent présents sur la liste en dépit de la levée de leur immunité parlementaire jeudi en raison de leur implication dans des affaires judiciaires : Mountaga Tall et Oumar Mariko. Il ne reste plus qu'une seule femme en lice, Haidara Aichata Cissé, député de Bourem, localité située près de Gao, la grande ville du nord du Mali. Huit candidats, dont une femme, ont vu leurs candidatures rejetées pour faute de paiement de caution et/ou parrainage insuffisant, selon la Cour. Si aucun des candidats en lice n'obtient la majorité absolue au premier tour, un second tour aura lieu le 11 août entre les deux arrivés en tête des suffrages le 28 juillet. Conférence sur la vulgarisation de la loi électorale Une conférence sur la vulgarisation de la loi électorale à l'intention des partis politiques et des organisations de la société civile du Mali s'est ouverte samedi à bamako, à l'initiative du Réseau d'Appui au Processus Electoral ''APEM'' (une organisation non gouvernementale qui intervient par la formation, l'information et l'observation dans le processus électoral au Mali). La secrétaire exécutive du réseau APEM Mme Koné Djéneba Diarra a indiqué à l'occasion que "cette conférence vise à contribuer à créer un environnement favorable pour des élections apaisées et crédibles à travers notamment une large information des acteurs impliqués sur les règles régissant les dites élections". En outre, un Atelier national organisé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) s'est ouvert auparavant à Bamako afin d'améliorer la participation des femmes lors des prochaines élections générales au Mali, a annoncé la ministre malienne de la Famille et de la Promotion de la femme et de l'enfant, Alwata Inchata Sahi. L'ONU salue les avancées du processus de normalisation à Kidal Un cantonnement des combattants du mouvement touareg a eu lieu à Kidal, conformément à un accord signé le 18 juin dernier à Ouagadougou entre le gouvernement malien de transition et les touareg, à même de permettre la tenue des élections. Le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour le Mali et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), Bert Koenders, s'est félicité des progrès accomplis par la Commission technique mixte de sécurité, présidée par le Commandant de la Force de la MINUSMA sur la mise en œuvre des accords préliminaires de paix signés à Ouagadougou. Le transfert d'autorité des forces de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA) à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a eu lieu lundi dernier à Bamako, marquant ainsi le lancement officiel des opérations des Casques bleus au Mali.