Les présidents des pays du Mercosur ont demandé vendredi le respect du droit d'asile et la sécurité face à l'espionnage informatique, et annoncé le rappel de leurs ambassadeurs dans quatre pays d'Europe ayant récemment interdit leur espace aérien au président bolivien. "Un communiqué a été ratifié pour garantir l'asile comme droit fondamental", a indiqué en séance plénière à Montevideo le président du Venezuela, Nicolas Maduro, au cours du sommet semestriel des chefs d'Etat du Mercosur. M. Maduro a également demandé que soit garantie la sécurité informatique, critiquant l'espionnage mené par des agences de renseignement américaines. Par ailleurs, les quatre pays du bloc constitué de l'Argentine, du Brésil, de l'Uruguay et du Venezuela - le Paraguay est actuellement suspendu et la Bolivie en cours d'adhésion - "vont rappeler pour consultations" leurs ambassadeurs en France, en Espagne, en Italie et Portugal, a indiqué le ministre uruguayen des Affaires étrangères, Luis Almagro, en séance plénière, au nom du groupe. La semaine dernière, ces quatre pays européens avaient interdit leur espace aérien à l'avion d'Evo Morales, de retour de Moscou, soupçonnant qu'il transportait à son bord M. Snowden. Ce dernier a finalement demandé vendredi l'asile à la Russie. La présidente brésilienne, Dilma Rousseff, a, elle, critiqué l'espionnage américain, dont son pays a été victime selon des articles de presse basés sur des documents fournis par M. Snowden, et estimé que ces événements sont "l'occasion pour le Mercosur de marquer une limite". Dernier sujet de ce sommet, le retour dans l'organisation du Paraguay, suspendu il y a un an, suite à la destitution par le Congrès paraguayen du président de l'époque, Fernando Lugo. Dans une déclaration commune les membres actuels du Mercosur ont confirmé que "la suspension décidée le 29 juin 2012 cesserait dès la prise de fonction du nouveau gouvernement constitutionnel du Paraguay, prévue le 15 août". Horacio Cartes a été élu en avril président du pays.