Les associations musicales El Djazira, d'Alger, et En-Nour, de Mila, ont donné, mardi soir à Constantine, dans le cadre de la 7e soirée du festival culturel national du malouf, tout son sens à l'élégance de cette musique savante. Une heure durant, les 18 membres de la classe supérieure de la troupe Al Djazira, vêtus de costumes traditionnels, ont régalé les mélomanes présents au palais de la culture Malek-Haddad avec une nouba Rasd eddil où se mêlent violon, guitare, mandoline, luth et, fait inhabituel, clavier sous la direction de Bachir Mazouni. Affirmant que l'association Al Djazira a tenu apporter "sa touche spéciale" avec l'introduction du clavier, M. Mazouni a confié à l'APS que la troupe "œuvre à exprimer la musique andalouse par une approche nouvelle lui permettant d'acquérir une autre dimension culturelle et artistique, tout en préservant son originalité et ses repères culturels". Créé en 1993, le trio que fut cette troupe est devenu une véritable école de formation où évoluent aujourd'hui 200 élèves répartis sur cinq niveaux allant de la classe d'initiation à la classe supérieure avec, comme objectif, selon M. Mazouni, de "donner un habillage universel à la musique andalouse à travers une musicalité et une sensibilité différentes par l'apport de nouveaux instruments qui n'altèrent en rien son âme". La deuxième partie de la soirée a été confiée à l'association En-Nour de musique andalouse de Mila dont les membres ont séduit le public par une nouba Raml maya, dans une prestation fraîche et légère, où libre cours a été laissé au luth, au violon et au rebab. Fondée en 2005 par des fervents de la musique de Ziryab, à Mila, l'association qui regroupe une vingtaine de musiciens, entre chanteurs et instrumentistes, a représenté la culture de la région milévienne dans plusieurs manifestations locales ou nationales, notamment les cinq dernières éditions du Festival national du Malouf à Constantine. La 7e soirée du festival national du malouf a offert l'occasion aux organisateurs d'honorer cheikh Kaddour Darsouni, musicologue et maître du malouf constantinois, considéré comme l'un des grands transmetteurs de la nouba andalouse. Les soirées du festival national du malouf se poursuivent jusqu'à jeudi prochain avec d'autres formations musicales concourant pour l'un des trois prix qui permettront de sélectionner les troupes qui représenteront l'Algérie au prochain festival international du malouf prévu en automne. La mise en place d'un programme de proximité pour "transporter" les soirées de ce festival dans les différentes communes de la wilaya figure parmi les nouveautés de cette édition qui se veut "ouverte" et "au service de toute la population constantinoise", a-t-on précisé au commissariat du festival.