L'ensemble du Club artistique, scientifique et culturel de la ville de Skikda s'est distingué au théâtre régional de Constantine, en offrant une interprétation remarquée d'une nouba en mode «sika» dans la tradition du malouf constantinois. Pour cette avant-dernière soirée de la 6e édition du Festival culturel national du malouf, les 11 éléments composant l'ensemble musical andalou de Skikda ont entamé leur récital par un «semâi sikas en guise de prélude au lieu du traditionnel «bachraf» ou «touchia». A ce propos, le chef d'orchestre, Badr Eddine Boughandjioua, a justifié ce choix par «l'intention du Club d'ouvrir les débats sur la nécessité de sortir le malouf d'une certaine rigidité en tolérant des innovations qui ne transgressent en rien les règles de la musique savante et l'authenticité du répertoire». «Le semâi est ici une composition enrichie et arrangée sur la base des mesures orientales en 10 temps au lieu des habituelles mesures variant de 2 à 4 temps seulement», a-t-il confié, à ce propos, à l'APS. Cette «sortie» inattendue a agréablement surpris les connaisseurs et le public – très assidu au Festival national du malouf – qui n'ont pas été avares en applaudissements, saluant également les extraits chantés du reste des cinq mouvements de la nouba sika, exécutés dans la pure tradition du genre du malouf constantinois. De son côté, la troupe Salim Reffès d'Annaba a exécuté une nouba Raml maya. Durant la même soirée, les 19 éléments de l'association musicale Annour de la ville de Mila n'ont pas pour autant démérité en entamant leur nouba en mode sika.