Le camp de Soumaïla Cissé, un des candidats donnés avoris à l'élection présidentielle de dimanche au Mali, a contesté mardi soir les premières tendances officielles qui placent largement en tête son adversaire, Ibrahim Boubacar Keïta. Ces premières données, portant sur un tiers de bulletins dépouillés, ont été communiquées à la presse à Bamako par le ministre malien de l'Administration territoriale (Intérieur), le colonel Moussa Sinko Coulibaly, selon lequel M. Keïta, un ex Premier ministre, "a une large avance sur les autres candidats" et devançait M. Cissé, ancien ministre des Finances. Il a parlé d'écarts "importants" qui, s'ils étaient confirmés, excluraient un éventuel second tour. "Ce que le ministre a dit n'est pas proche de la vérité. (...) Ce qu'il a dit n'est pas juste. On ne sera pas d'accord", a réagi Gagnon Coulibaly, coordinateur de la campagne de Soumaïla Cissé lors d'un point de presse à Bamako. "Notre mandataire nous a informés qu'ils sont à 12%, au lieu du tiers" des bulletins dépouillés et la déclaration du ministre "nous a étonnés", a affirmé Gagnon Coulibaly. "En extrapolant jusqu'à proclamer une victoire au premier tour" d'un des candidats, le ministre de l'Administration territoriale "sort de son rôle en proclamant des résultats. Nous avons des inquiétudes et nous sentons que c'est une intention de mettre le feu aux poudres. Ça peut nous amener très loin", a-t-il déclaré. Adama Koïta, porte-parole d'une coalition de partis alliée à la candidature de M. Cissé, a aussi dénoncé la déclaration du colonel Coulibaly lors du point de presse. "Nous demandons la démission du ministre de l'Administration territoriale dès ce (mardi) soir", a-t-il lancé.