Le 5e Festival culturel international de musique symphonique s'est ouvert dans la soirée de jeudi à Alger, par un récital musical animé conjointement par l'Orchestre symphonique national (Osn) et le "Suk Chamber Orchestra" de la République Tchèque, sous la direction du maestro algérien Hacène Larbi. Sur l'esplanade du Palais de la Culture Moufdi Zakaria, lieu de prestation des festivaliers, les organisateurs de cette 5ème édition qui s'étale jusqu'au 19 septembre, ont dressé un chapiteau entièrement recouvert d'une bâche transparente pouvant contenir plus de 1200 places assises. Le programme de cette cérémonie d'ouverture, contenant Georges Bizet, Louis Hector Berlioz, Léo Delibes, Jacques Offenbach, Sid Ahmed Belli, Antonin Dvorak et Wolfgang Amadeus Mozart a été déroulé en deux parties. Les cantatrices Inès Belet (mezzo-soprano) et Ami Nakamura (soprano), aux voix suaves et cristallines, aux côtés du baryton Yann Toussaint, au timbre vocal ample et imposant, ont brillé d'intensité et de résonance, mettant en valeur leurs tessitures dans des prouesses vocales impressionnantes. L'assistance a pu apprécier les airs mélodieux de la musique de l'opéra universel avec un retour aux sources ponctué par les arrangements de Sid Ahmed Belli dans "Pièce algérienne". La cérémonie d'ouverture a été présidée par la ministre de la Culture Khalida Toumi, en présence des représentations diplomatiques des pays prenant part à cet évènement. Après une longue ovation nourrie et des "Youyous", le maestro Hacène Larbi est revenu pour gratifier la salle, comble, de deux pièces de Maurice Ravel sous le regard admiratif de la ministre de la Culture. "Ce soir, j'exprime ma fierté de voir l'Algérie avancer avec ses enfants qui poursuivent la grande œuvre que nos martyrs ont réalisé au prix de leurs vies (...), ce festival et toutes les autres manifestations culturelles de l'Algérie sont avant tout pour le peuple algérien", a déclaré la ministre. Un sentiment d'accomplissement unanime largement ressenti, a été traduit par les deux orchestres, en fusion parfaite, interprétant savamment les plus grands chefs-d‘œuvres de la musique classique universelle. Auparavant, le commissaire du festival et directeur de l'Osn M. Abdelkader Bouazzara a présenté les invités de cette 5ème édition et donné lecture au texte inaugurant officiellement, au nom de la ministre de la Culture, l'ouverture du festival. Les pays participants, au nombre de vingt sont : la République Tchèque, invité d'honneur, la Suisse, la Syrie, l'Espagne, la Russie, la Finlande, la Pologne, la Turquie, le Mexique, l'Ukraine, l'Italie, la France, la Chine, l'Allemagne, l'Afrique du Sud, la Belgique, le Japon, l'Autriche, la Suède et la Tunisie. Etabli en France, le maestro Hacène Larbi a étudié le piano et le cor avant d'obtenir plusieurs diplômes notamment en analyse, orchestration, composition et recherche au conservatoire national supérieur de musique et de la danse de Paris (Cnsmp). Dans sa formation doctorale après l'obtention de deux diplômes du 3ème cycle, il rédige une thèse sur l'esthétique portant sur les liens entre modernité et tradition. Hacène Larbi a dirigé plusieurs orchestres de par le monde dont l'Orchestre national d'Alger, l'Orchestre philharmonique de Hanoi, l'Orchestre du Festival Bartôk de Budapest, l'Orchestre symphonique de Berlin et celui de Paris. Crée en 1992, l'Orchestre symphonique national a été lancé en 1997 sous la baguette du regretté maestro Abdelwahab Salim, disparu le 26 novembre 1999. Regroupant actuellement plus de soixante-dix musiciens, l'Osn est dirigé depuis 2001 par le maestro Abdelkader Bouazzara. Un programme de qualité Un programme de haute qualité a été présenté jeudi soir à Alger, en ouverture du 5e Festival culturel international de musique symphonique qui s'étale jusqu'au 19 septembre courant. "Arlésienne", suite N° 2 et "Carmen" de Georges Bizet, "Le spectre des roses" tiré des "Nuits d'été" de Louis Hector Berlioz, "Le duo des fleurs" de l'opéra "Lakmé" de Léo Delibes, "Air d'Olympia" de l'opéra "Les contes d'Hoffmann" de Jacques Offenbach et "Airs de Kabylie de Sid Ahmed Belli, ont constitué le programme de la première partie. Inès Belet (mezzo-soprano) et Ami Nakamura (soprano), mettant en valeur leurs voix suaves et cristallines, aux côtés du baryton Yann Toussaint, au timbre vocal ample et imposant, ont interprété les œuvres choisies pour ce récital. Alliant beauté, rigueur, dextérité et enchantement dans l'exécution des différentes pièces, l'orchestre fusionnant 26 musiciens tchèques et 65 musiciens algériens, a été dirigé d'une main de maître par Hacène Larbi et fait montre d'une parfaite maîtrise des techniques d'harmonisation. Dans "Arlésienne" les violoncelles et les cuivres ont usé du contrepoint (Superposition de dessins mélodiques joués en décalage de mesures et parfois, en modulation tonale, dans le but d'orner la mélodie principale), alors que cette technique de référence académique a été utilisée par les voix dans "Carmen". Dans un style élevé et inspiré, Ami Nakamura en prima donna (Première et principale chanteuse d'un opéra) a mimé la "poupée décapitée" de J.Offenbach dans "Air d'Olympia", se faisant aider à se relever de ses tourments accidentels par Yann Toussaint, laissant ainsi la dramaturgie s'inviter au récital. Conviant l'assistance à la délicatesse et la subtilité dans le plaisir de la nostalgie, "Airs de Kabylie" de S.A.Belli a suscité une ambiance chaleureuse réveillant les atavismes du chef d'orchestre algérien Hacène Larbi qui, le temps d'une évasion, s'est offert quelques mesures de plus du rythme kabyle "La Kabylie, là où mes parents sont enterrés et là où pour moi, tout a commencé !" dira le maestro à l'APS. Dans la deuxième partie du récital, les cuivres de la Symphonie N°9 "Du nouveau monde" d'Antonin Dvorak ont retenti, avec des mélodies ouvertes, et planantes, fermement interrompues dans leur élan par des marquages sur un support harmonique en gamme diminuée, pour annoncer le retour du thème, au ton grave et déterminé. "La flûte enchantée" de Wolfgang Amadeus Mozart est venue clore le récital, donnant l'occasion aux duettistes d'étaler leur douceur et donner de l'élan à leurs lyrisme dans les six variantes de l'œuvre, dédiées à "Papageno", modeste paysan, travailleur de la terre. "Les progressions choisies pour les deux parties du programme augurent de l'ascendance régulière que connaît l'Orchestre symphonique national (Osn) qui s'est investi dans un travail laborieux de haut niveau académique enracinant d'année en année son identité dans le monde", explique Abdelkader Bouazzara, commissaire du festival. Etabli en France, Hacène Larbi a dirigé plusieurs orchestres de par le monde dont l'Orchestre national d'Alger, l'Orchestre philharmonique de Hanoi, l'Orchestre du Festival Bartôk de Budapest, l'Orchestre symphonique de Berlin et celui de Paris. L'Orchestre Symphonique national, créé en 1992, a été lancé en 1997 et renferme actuellement plus de 70 musiciens dirigés par le maestro Abdelkader Bouazzara. Le 5e Festival culturel international de musique symphonique se poursuit avec au programme de la deuxième journée, la République Tchèque, la Suisse et la très attendue Syrie.