Le Festival international de musique symphonique d'Alger a changé de date et d'endroit. La cinquième édition se déroulera du 12 au 19 septembre sous un chapiteau au niveau du Palais de la culture Moufdi Zakaria. Le Festival se tenait habituellement à la grande salle du Théâtre national Mahieddine Bachtarzi (TNA). «Compte tenu de l'engouement du public constaté lors des précédentes éditions, nous avons augmenté la capacité d'accueil dans un espace dominant la baie d'Alger et pourvu de toutes les commodités. Un espace qui pourra accueillir jusqu'à 1200 personnes», a annoncé Abdelkader Bouazzara, commissaire du Festival et directeur de l'Orchestre symphonique national (OSN), lors d'une conférence de presse, hier à l'Institut national supérieur de musique (INSM) à Alger. Le changement de date (le festival se tenait habituellement en décembre) est lié, selon lui, par l'envergure prise par l'événement artistique. «Ce choix de changement de date a été étudié à partir des demandes faites par les artistes à l'étranger», a-t-il relevé. Vingt pays seront présents au festival. Il s'agit de la Tunisie, de la Syrie, de la Turquie, de l'Afrique du Sud, de l'Espagne, de l'Italie, de la France, de l'Allemagne, de l'Autriche, de la Russie, de la Pologne, de la Suisse, de la Finlande, de la Suède, de l'Ukraine, de la Chine, du Japon et du Mexique. La Belgique participe pour la première fois à l'événement musical, alors que la Tchéquie est l'invitée d'honneur du festival. La soirée d'ouverture, jeudi 12 septembre, sera animée par l'Orchestre symphonique national mené par le maestro franco algérien Hacène Larbi et le Suk chamber orchestra de Tchéquie. Dirigé par le soliste Martin Kos, l'ensemble de Prague porte le nom du célèbre compositeur Joseph Suk. Au programme, L'Arlésienne (Carmen) de Bizet, Le spectre de la rose (Les nuits d'été) de Berlioz, Air Olympia d'Offenbach, Le duo des fleurs de Delibes et Air de Kabylie de Sid Ahmed Belli. La deuxième partie de la soirée sera consacrée au quatrième et célèbre mouvement de la symphonie du nouveau monde de Dvorak (Allegro con fuoco) et l'opéra La flûte enchantée de Mozart. «Nous avons des musiciens invités, une contrebassiste coréenne, un premier trombone solo espagnol, une soprano japonaise (Ami Nakamura)… Parmi les œuvres retenues au concert d'ouverture, figurent celles inscrites au grand répertoire romantique renvoyant à la tradition lyrique française (Bizet, Berlioz). Sur le versant viennois, nous avons retenu des extraits de La flûte enchantée de Mozart, qui est parmi les trois grands opéras du compositeur», a précisé le maestro Hacène Larbi, présent lors de la conférence de presse. Abdelkader Bouazzara a confirmé la présence de l'orchestre national de Syrie malgré la situation géopolitique tendue. «Jusqu'à l'heure actuelle, l'Orchestre symphonique de Damas participe au festival. Je ne peux pas dire plus. Car il n'est pas faisable pour nous de les appeler et de leur dire s'ils comptent venir ou pas. Nous sommes en contact avec cet orchestre depuis cinq ou six mois», a soutenu Abdelkader Bouazzara. L'orchestre syrien, dont le concert est prévu pour le vendredi 13 septembre, sera théoriquement dirigé par le maestro Missak Baghboudarian. Selon lui, le festival est qualifié de mini olymipiade musicale. Il a estimé que le programme est représentatif des différentes écoles et époques de la musique symphonique et lyrique. «Notre objectif est de faire connaître au public le patrimoine musical symphonique mondial et ses différents modes d'expression. Nous voulons également promouvoir notre musique traditionnelle, faire évoluer le festival au fil des ans et offrir ainsi un produit culturel de qualité. Notre objectif est de renforcer le dialogue entre les civilisations», a-t-il noté. «Ce festival porte les marques d'une audace culturelle unique. Dans quantité d'autres pays, les orchestres ferment et les festivals aménuisent leur volume d'activités», a souligné Hacène Laribi parlant de la crise économique qui sévit en Occident et qui frappe de plein fouet le secteur culturel. Il a salué le fait que le Festival d'Alger soit ouvert à la forme lyrique et symphonique de la musique. «Il y a du sens dans ce projet. La musique est le chemin le plus court d'un cœur à un autre. Ici, à Alger, des pays sont accueillis d'Est en Ouest. Et la musique n'a de sens que si elle est partagée par le plus grand nombre», a-t-il ajouté. «Pour la soirée de clôture, nous avons prévu une fusion de l'ensemble des musiciens participants. Ils formeront un orchestre international accompagné de la chorale algéro-ukrainienne. L'orchestre sera dirigé par le maestro ukrainien Volodymyr Sheiko», a précisé, pour sa part, Abdelkader Bouazzara. La chorale algérienne sera menée par le musicien et professeur de musique Aziz Hamouli. La soirée sera marquée par la participation de la mezzo-soprano ukrainienne Pozniak Alla et le ténor chinois Wang Feng. Parallèlement aux concerts, des master classes consacrées au chant seront organisées au profit des choristes et aux étudiants de l'INSM.