L'ONG internationale des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a appelé les autorités marocaines à libérer le directeur d'un journal électronique marocain arrêté mardi à Rabat à la suite de la diffusion par son site "Lakome" d'une vidéo attribuée à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), incitant au terrorisme au Maroc. Pour Joe Stork, responsable du département du Moyen-Orient et Afrique du Nord auprès de HRW (siège à New York), le directeur de ce site électronique, Ali Anouzla, ''a estimé, à l'instar des journalistes du monde entier, que c'est son travail de rapporter ce qu'Al-Qaïda et ses affiliés déclarent et font". Dans ce sens, M. Stork souligne, dans un communiqué, que lorsque les autorités confondent entre ''rapporter'' une information et ''approuver'' l'objet de cette information, ''elles instaurent la peur'' chez les autres journalistes qui rapportent ''légitimement'' ce type d'informations. En publiant un article contenant un lien vers une vidéo parue sur le site du quotidien espagnol El Pais, vidéo qui menace le Maroc en attaquant le roi Mohammed VI, le site Lakome ''n'a pas exprimé un soutien au message de la vidéo, mais a signalé son contenu'', explique Joe Stork. A ce propos, HRW a indiqué que le ministère marocain de la Justice a aussi annoncé son intention de déposer plainte en Espagne contre le journal espagnol El Pais pour avoir fourni un lien vers cette vidéo, qui, selon ce ministère, constitue une incitation à commettre des actes terroristes au Maroc. Par ailleurs, cette ONG internationale relève que le nombre de journaux imprimés indépendants a diminué au Maroc, et que les chaînes de télévision et de radio marocaines ont ''fortement limité'' leur couverture des activités de l'opposition marocaine ainsi que des points de vue critiques sur des questions clés.