Plus d'une vingtaine de responsables de l'ancien régime libyen comparaissaient jeudi devant une chambre d'accusation à Tripoli dans une affaire liée à la répression de la révolte de 2011, ont rapporté des médias. La chambre s'est réunie sous haute surveillance dans un complexe judiciaire et pénitencier où sont détenus la plupart des responsables de l'ancien régime, pour une audience à huis-clos en présence d'avocats. Des dizaines de pick-up équipés de canons anti-aériens et des blindés étaient postés autour du bâtiment. Le chef des services de renseignements Abdallah al-Senoussi et Al-Baghdadi al-Mahmoudi (le dernier Premier ministre de l'ancien régime) ainsi que Bouzid Dorda (ex-chef des renseignements) et Abdelati al-Obeidi (ex-ministre des Affaires étrangères) figuraient parmi les personnalités dans le box des accusés, tous vêtus de l'uniforme bleu de détenus. Le procureur général libyen avait annoncé mercredi soir avoir ordonné le transfert de Saïf al-Islam, fils de l'ancien dirigeant libyen Maâmmar El Gueddafi, de Zenten (ouest) à Tripoli pour qu'il comparaisse en compagnie des ex-dignitaires. Mais Saïf al-Islam a été présenté jeudi au tribunal pénal de Zenten, dans le cadre d'une autre affaire "d'atteinte à la sécurité nationale". Selon des sources de sécurité Saïf al-Islam n'a pu être transféré dans la capitale en raison des conditions de sécurité. Au moins 11 chefs d'accusations ont été retenus contre les ex-responsables, dont assassinats, pillage et sabotage, actes portant atteinte à l'union nationale, trafic de drogue, complicité dans l'incitation au viol, enlèvement et dilapidation des deniers publics.