Le regretté cinéaste Abderrahmane Bouguermouh (1936-2013) est parmi les grandes figures du 7ème art algérien dont le parcours artistique est évoqué en marge de la 7ème édition du Festival d'Oran du film arabe (FOFA). En hommage à ce réalisateur, un chapiteau intitulé "Village Bouguermouh", a été dressé sur l'esplanade du Centre des conventions Mohamed-Benahmed pour abriter des conférences thématiques autour du développement de l'industrie cinématographique en Algérie et dans le monde arabe. Une biographie résumant l'itinéraire et les œuvres de feu Bouguermouh est inscrite sur un panneau installé à l'entrée de cet espace d'expression, offrant ainsi l'opportunité aux participants algériens et étrangers d'évoquer son talent créatif. Cette initiative permet aux cinéastes, artistes et autres professionnels du secteur de marquer une halte au seuil de ce chapiteau pour prendre connaissance de l'importante contribution du regretté réalisateur algérien à l'enrichissement du 7ème Art national. Abderrahmane Bouguermouh est né à Ouzellaguen (Bejaïa) d'un père instituteur et d'une mère passionnée de poèmes et chansons du terroir, environnement parental qui fit le lit de sa vocation artistique dès sa petite enfance. Il effectua sa scolarité à Sétif où il fut témoin des horribles massacres de 1945 perpétrés dans cette ville par les forces coloniales. Par la suite, il entreprit une formation à l'Institut des hautes études cinématographiques (France). De retour en Algérie en 1963, il participa à la création du Centre national du cinéma avant de concrétiser son rêve de cinéaste en 1965 avec la réalisation de "Comme une âme", un moyen-métrage adapté du texte de l'écrivain et poète algérien Malek Haddad (1927-1978). Il signa ensuite plusieurs documentaires, dont un consacré à l'archéologie, ainsi qu'un autre moyen-métrage intitulé "La grive" (1967) basé également sur un texte de Malek Haddad et qui lui valut plusieurs récompenses. Le parcours artistique de feu Bouguermouh est aussi marqué par sa participation en qualité d'assistant-réalisateur au film "Chronique des années de braise" de Mohamed Lakhdar Hamina qui reçut pour cette œuvre la Palme d'Or au Festival de Cannes (France, 1975). Le regretté cinéaste est aussi connu pour avoir réalisé le premier film algérien en tamazight, "La colline oubliée", adapté du roman du même titre de Mouloud Mammeri (1917-1989). Son décès, survenu en février dernier suite à une maladie, à l'âge de 77 ans, a été qualifié par ses pairs de grande perte pour le 7ème art algérien.