Les crédits bancaires à l'économie ont progressé de 14% à 4.902,5 milliards de DA (65 mds usd) à la fin du 1er semestre de l'année par rapport à la même période de 2012, un dynamisme soutenu par le dispositif de facilitations appliqué par les pouvoirs publics depuis le début de l'année, a affirmé mercredi le gouverneur de la Banque d'Algérie Mohamed Laksaci. Cette progression représente près du double de la croissance des crédits à l'économie enregistrée à fin juin 2012 par rapport au 1er semestre de 2011 (7,76%). Elle avoisine le taux d'expansion de toute l'année 2012 (15,3%), selon les précisions fournies par M. Laksaci lors de la présentation des tendances financières et monétaires du pays au 1er semestre. A fin mars, les crédits bancaires à l'économie progressaient de 6,2% par rapport à la fin 2012, à 4.568,5 mds de DA, a-t-il rappelé. Cette croissance a été plus soutenue au deuxième trimestre de l'année avec un taux de 7,3%. "Ce dynamisme traduit l'amélioration de la structure et des conditions de financement, corrélativement à l'important soutien financier apporté par l'Etat aux PME depuis le 4ème trimestre de 2011", a commenté le gouverneur. En plus, le dispositif de "débureaucratisation" des procédures bancaires, mis en place par le gouvernement en janvier dernier, a "rendu plus effectif le développement des crédits sains aux PME", a-t-il soutenu. 44% des crédits vont aux entreprises privées, 71% à l'investissement Les crédits bancaires destinés aux entreprises privées ont atteint près de 2.161mds de DA à fin juin, contre 1.940,3 mds de DA à fin 2012, soit 44% de l'ensemble des crédits octroyés au premier semestre. En intégrant les crédits aux ménages, les crédits aux privés augmentent à 2.489 mds de DA, un montant supérieur aux 2.413,4 mds de DA de crédits bancaires accordés au secteur public durant la même période. Le ratio crédits à l'économie/masse monétaire s'est ainsi accru à 45% à fin juin. M. Laksaci a tenu à mettre l'accent sur une nouvelle performance des crédits bancaires en Algérie, qui semble d'ailleurs se confirmer : 71% des crédits accordés durant les six premiers mois de l'année étaient des crédits à moyen et long terme, donc "destinés à l'investissement productif", selon lui. La quote-part de ces crédits était de 68,3% à fin 2012 et de 63,4% à fin 2011. Pour le Délégué général de l'ABEF Abderrezak Trabelsi, présent à la rencontre, le financement de l'investissement productif est "aujourd'hui le grand souhait des banques". Pour atteindre cet objectif, "il faudrait améliorer les conditions de réalisation de cet investissement", a-t-il toutefois recommandé. Forte contraction des dépôts du secteur des hydrocarbures Cependant, les dépôts en dinars collectés par les banques ont faiblement progressé au premier semestre de l'année (+0,9%). La croissance des dépôts du secteur bancaire, qui avait atteint 4,9% au premier trimestre, s'est finalement contrebalancée au second trimestre par une contraction de 41,7%. Ce recul dans les dépôts est lié à "l'autofinancement du programme d'investissement sectoriel et aux importations de produits pétroliers", explique M. Laksaci. Quant aux dépôts à vue et à terme en dinars des autres entreprises publiques, hors secteur énergétique, ils ont augmenté de 7,3%, a-t-il poursuivi en concluant que le secteur public "n'a pas contribué au développement des moyens d'action des banques au premier semestre". L'expansion monétaire a ainsi connu une décélération au même semestre. La liquidité bancaire s'est de son côté contractée à 2.542,5 mds de DA à fin juin contre 2.876,2 à fin 2012 alors que "l'excès de liquidité a été résorbé de manière effective par les nouveaux instruments de reprise de liquidité, s'est encore réjoui le gouverneur.