Le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Laksaci, a annoncé que "les réserves de change de l'Algérie sont estimées à 182,22 milliards (mds) de dollars et la baisse de sa dette extérieure est de l'ordre de 4,40 mds de dollars. Ce qui, explique t-il, consolide la position financière externe de l'Algérie." Cette déclaration du gouverneur de la banque d'Algérie a été faite lors de sa présentation du rapport semestriel sur les tendances monétaires et financières de l'Algérie. Ainsi, M. Laksaci a déclaré que "La position financière externe est donc robuste et constitue l'ancrage à la stabilité financière externe de l'Algérie", avant de souligner que cette stabilité "émerge après le choc externe de l'année 2009" qu'a subi l'Algérie avec la crise financière internationale. Comparativement à l'année 2010 où les réserves de change de l'Algérie ont été de 162,22 mds, celles-ci ont atteint 182,22 milliards (mds) de dollars durant l'année 2011. "L'encours des réserves de change (or non compris) s'élève à 182,22 mds de dollars à fin décembre 2011 contre 162,22 mds de dollars à fin décembre 2010", a déclaré M. Laksaci lors de la présentation du rapport de la banque centrale sur les tendances monétaires et financières de l'Algérie au deuxième semestre 2011. Selon M. Laksaci, le niveau des réserves de change a progressé plus au premier semestre 2011 qu'au deuxième puisqu'elles avaient atteint 175,63 mds de dollars à fin juin 2011. Par ailleurs, M. Laksaci relève encore que l'accumulation des réserves officielles de change par la Banque d'Algérie, durant l'année écoulée, a été l'une des plus fortes enregistrées depuis le choc externe de 2009, qui a résulté de la crise financière internationale. Il est important de noter que M. Laksaci a bien montré qu'avec un prix moyen annuel de 112,8 dollars/baril du Sahara Blend en 2011, l 'Algérie a pu éviter les importants déficits budgétaires et comptes courants enregistrés notamment dans plusieurs pays du Moyen-Orient et d'Afrique non exportateurs de pétrole. C'est ainsi qu'il a souligné, d'autre part, l'impact positif des prix du brut sur la balance des payements du pays, dont le solde global s'est chiffré à 19,91 mds de dollars, dont 10,93 mds de dollars enregistrés au second trimestre 2011. En dépit de la baisse de volume (-4,89%), les exportations d'hydrocarbures ont généré en 2011 des recettes de 71,44 mds de dollars, en progression de 27,30% par rapport à 2010 où elles avaient atteint 56,12 mds de dollars. Le gouverneur a qualifié ce niveau de chiffres d'affaires à l'exportation "d'appréciable". L'évolution favorable des prix de pétrole s'est aussi traduite par des recettes de la fiscalité, atteignant plus de 3.070 mds de dinars. D'un autre côté, les exportations hors hydrocarbures restent faibles avec 1,22 md de dollars en 2011, alors que les importations de biens ont fortement augmenté durant l'année écoulée à 44,19 mds de dollars (+13,6%). En 2011, l'excèdent de la balance courante extérieure est restée appréciable à 21,09 mds de dollars contre un surplus de seulement 12,15 mds de dollars en 2010. Selon M. Laksaci: "Ce déficit est dû à l'important remboursement de la dette extérieure au premier semestre 2011 ainsi qu'aux investissements de résidents à l'étranger". Cela a permis de réduire significativement la dette extérieure à court terme, dont l'encours a baissé à 1,14 md de dollars à fin 2011 contre 1,77 md de dollars en 2010. Sur le plan des dépenses, le rapport fait ressortir qu'à septembre 2011, les crédits de payement prévus pour le fonctionnement ont été dépensés à hauteur 63,7% et pour l'équipement à hauteur de 34,2%. Par ailleurs, le Trésor a enregistré en 2011 un solde global positif de 83 mds de DA, après deux années de déficit budgétaire. La situation positive du Trésor a permis d'alimenter le Fonds de régulation de recettes (FRR) de 247 mds de DA à septembre 2011. L'encours de ce Fonds a atteint ainsi 5.116,7 mds de DA et s'est stabilisé au 4ème trimestre 2011. Au plan monétaire, M. Laksaci a noté que 2011 a enregistré "une reprise soutenue de l'expansion monétaire" qui a été le résultat de la forte croissance des crédits à l'économie, la masse monétaire (M2) s'étant accrue de 19,47% en 2011 contre 13,8% en 2010. Face à cette situation la Banque d'Algérie a continué en 2011 à résorber l'excès de liquidités par des opérations de reprise à sept jours et trois mois pour un montant de 1.100 milliards de DA. Le premier responsable de la banque centrale relève que cette expansion monétaire est aussi celle de l'augmentation des crédits à l'économie qui jouent un rôle de plus en plus dynamique dans la croissance des liquidités monétaires. Selon le gouverneur de la Banque d'Algérie, l'encours des crédits à l'économie qui s'est chiffré à 3.726 mds de DA à fin 2011, dont 1.742,5 mds de DA accordés au secteur public et 1.983,5 au secteur privé, y compris les ménages, démontre la poursuite soutenue du financement de l'économie et situe l'Algérie dans le groupe de pays émergents à croissance rapide du crédit.