L'Italie va proclamer un deuil national, après le naufrage près de l'île de Lampedusa, qui a provoqué au moins 130 morts jeudi. "Le président du Conseil Enrico Letta a convoqué un conseil des ministres" ce jour à 17H30 (15H30 GMT) pour "la proclamation demain (vendredi) du deuil national pour la tragédie de Lampedusa", a indiqué le Palais Chigi, siège du gouvernement, dans un communiqué. "Pour le moment nous avons 93 morts et 151 rescapés. Mais ils étaient plus nombreux que ça sur le navire. Les recherches sont encore en cours, pour retrouver des rescapés" sans grand espoir toutefois, les naufragés ayant passé déjà plus de six heures dans l'eau, a précisé le porte-parole, cité par des médias. Selon les sauveteurs des garde-côtes et de la police douanière, plus de 150 passagers ont été récupérés vivants sur les quelque 450 à 500 sur l'embarcation. "C'est une horreur, une horreur, ils n'arrêtent pas d'apporter des corps", a déclaré le maire de l'île, Mme Giusi Nicolini. Le navire a pris feu quand ses passagers, en grande partie des migrants somaliens, ont allumé des feux de détresse, a expliqué Mme Nicolini. Il a ensuite coulé. Naufrage à Lampedusa : le bilan s'alourdit à plus de 130 morts ROME- Une quarantaine de corps ont été trouvés dans l'épave de l'embarcation de migrants qui a fait naufrage jeudi près de Lampedusa, portant le bilan à plus de 130 morts, a indiqué l'agence Ansa, citant des sources des garde-côtes. Au moins 40 cadavres ont été découverts par des plongeurs dans et autour de l'embarcation qui gît retournée à une quarantaine de mètres de profondeur, à environ 500 mètres de la côte. "C'était tragique de voir les corps des enfants", a indiqué à l'antenne de la télévision Sky TG24 Pietro Bartolo, un responsable sanitaire de l'île, très ému, en indiquant que Lampedusa "n'a pas assez de cercueils" et a dû en faire acheminer par avion. Le Premier ministre Enrico Letta a convoqué un conseil des ministres en fin d'après-midi pour proclamer un "deuil national pour vendredi". Son vice-Premier ministre Angelino Alfano, dépêché sur place, a auparavant donné des précisions sur les circonstances du drame. Les migrants, en majorité des Somaliens et Erythréens, étaient partis des côtes libyennes. L'accident s'est produit "à 0,3 mile nautique (550 mètres)" de la côte, a-t-il dit. Leur bateau de pêche a commencé à prendre l'eau et "de peur qu'il ne coule, les migrants ont enflammé une couverture (pour attirer l'attention, ndlr), mais cela a provoqué un incendie puis le navire a chaviré", selon M. Alfano.