Les participants au Dialogue de haut niveau sur la migration et le développement, organisé jeudi par l'Assemblée générale de l'ONU, ont particulièrement insisté sur le renforcement des mesures pour protéger les droits de millions de migrants à travers le monde et reconnaître leurs contributions à leur pays d'origine et celui d'accueil. Ce dialogue où l'Algérie a été représentée par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Madjid Bouguerra, cherche à identifier des mesures concrètes pour renforcer la coopération et les avantages de la migration internationale à la fois pour les migrants et pour les pays d'origine et d'accueil, tout en réduisant ses effets négatifs. A cette occasion, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a présenté un rapport sur les liens entre migration internationale et développement, avec à la clé huit recommandations visant à réussir la migration pour tous : les migrants, les pays d'origine et ceux de destination. Ce programme d'action ambitieux s'attache à protéger les droits de l'homme de tous les migrants, à réduire les coûts de la migration des travailleurs, à éliminer leur exploitation, y compris la traite, à améliorer le sort des migrants en détresse, à améliorer la perception du public, à intégrer la migration à l'agenda du développement post-2015 qui remplacera les OMD, à renforcer la base de données sur la migration et à améliorer les partenariats de migration et de coopération. Alors que le nombre de migrants internationaux dans le monde est estimé par l'ONU à 232 millions, la Banque mondiale a indiqué, pour sa part, que les migrants en provenance de pays en développement devraient, à eux seuls, rapatrier dans leur pays d'origine des fonds d'un montant total de 414 milliards de dollars en 2013, soit une hausse de 6,3 % par rapport à l'année précédente. Ce chiffre devrait atteindre 540 milliards d'ici 2016. Le Dialogue de haut niveau, a noté M. Ban dans son rapport, ''vise à délibérer sur un ordre du jour axé sur l'action pour créer un système de mobilité internationale plus sûr et plus transparent qui protège les droits des migrants, serve les intérêts économiques communs, favorise la cohésion de sociétés multiculturelles, réponde aux inquiétudes du public par rapport à la migration, et tienne compte des points de vue des migrants en tant que membres vitaux de nos collectivités''. Prenant également part à ce dialogue, le président de l'Assemblée générale de l'ONU, John Ashe, a estimé que la communauté internationale devait redoubler d'efforts pour que les contributions de la migration ne soient pas seulement évidentes pour les Etats, mais aussi pour l'opinion publique internationale. Par ailleurs, lors d'une conférence de presse, le Rapporteur spécial sur les droits des migrants, François Crépeau, a insisté sur la dimension humaine de la migration, en soulignant que les migrants ne devraient pas être seulement perçus comme des acteurs économiques. ''Les migrants sont des êtres humains avec des droits humains, et non de simples agents d'envois de fonds pour le développement économique'', a-t-il expliqué, précisant que tous les migrants sont protégés par le droit international, au même titre que des citoyens ordinaires et indépendamment de leur situation administrative. M. Crépeau a exhorté les pays à ratifier tous les traités internationaux relatifs aux droits humains, notamment ceux qui ont trait aux droits des migrants, comme la Convention sur le travail décent pour les travailleurs domestiques.