Un hélicoptère de combat des Nations unies a essuyé des tirs vendredi dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), une semaine jour pour jour après une autre attaque du même type, a indiqué une source onusienne. L'incident a eu lieu à une quinzaine de kilomètres au nord de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, dans la zone de la ligne de front entre l'armée congolaise et les rebelles du Mouvement du 23 Mars alors que les négociations de Kampala (Ouganda) entre les deux belligérants piétinent. "Deux hélicoptères sont partis en reconnaissance ce matin sur les zones de Kibumba et Kanyamahoro (près de Goma)(...) Les pilotes d'un hélicoptère ont senti sur le cockpit des impacts (...) et se sont posés" près du volcan Nyiragongo, a déclaré une source de la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco). Il n'y a pas eu de blessés, et l'hélicoptère a pu rentrer à sa base, a-t-on indiqué de même source, ajoutant que les tirs provenaient sans doute du M23. "Ce matin, le M23 n'a jamais tiré ou voulu tirer sur la Monusco", a affirmé le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole des rebelles, laissant entendre que les tirs étaient venus des Forces armées de la RDC (FARDC). "La Monusco est partenaire des FARDC et on est ensemble sur le terrain, c'est le M23 qui a tiré à partir de la colline Bizuru, à Kibumba", a rétorqué le lieutenant-colonel Olivier Hamuli, porte-parole de l'armée au Nord-Kivu. Le 11 octobre, un hélicoptère de la Monusco avait essuyé des tirs dans la région de Rumangabo, où se trouve une importante base militaire occupée par le M23. Le lieutenant-colonel Kazarama a reconnu un "incident majeur" dû à une "erreur des deux côtés", et souligné que quatre tireurs avaient été arrêtés pour enquête. Depuis cet accrochage, les hélicoptères de l'ONU sortent à deux, par sécurité. Le M23 est né de la mutinerie d'anciens rebelles réintégrés dans l'armée à la faveur d'un accord de paix signé en 2009, et dont les intéressés réclament la pleine application. L'ONU accuse régulièrement le Rwanda et l'Ouganda de le soutenir, ce que ces deux pays voisins de la RDC démentent.