Les combats entre l'armée et les rebelles du Mouvement du 23 mars ont repris hier près de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, dans l'Est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris auprès des belligérants. «Depuis ce matin, le gouvernement utilise souvent des hélicoptères en provenance (de la province voisine) du Sud-Kivu pour pilonner nos positions dans le groupement de Kibati et d'Uvira, mais sans succès», a affirmé le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole du M23. «Il y a eu affrontements entre nos troupes et le M23. Le M23 est en train de tirer des obus de mortiers à partir de Kibumba et nous nous avons engagé des hélicoptères pour bombarder les positions ennemies», a confirmé un officier des Forces armées gouvernementales (Fardc), sous couvert d'anonymat. Selon le lieutenant-colonel Kazarama, la rébellion hutu des Forces démocratiques de libération du Rwanda (Fdlr), active dans la région, prête main forte à l'armée. Kinshasa et le M23 s'accusent mutuellement de collaborer avec les Fdlr - dont certains éléments sont recherchés par Kigali pour leur participation présumée au génocide des Tutsi de 1994 au Rwanda. D'après l'officier des Fardc, on observait en début d'après-midi une «accalmie». Le porte-parole des rebelles a pour sa part affirmé que les affrontements étaient toujours en cours et que «l'ennemi était en débandade». Après une trêve commencée fin mai pour la venue dans la région du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, les Fardc et le M23 ont repris de violents affrontements le 14 juillet. Depuis jeudi, ils observaient une trêve relative. Le M23 est essentiellement composé de Tutsi congolais intégrés dans les Fardc à la faveur d'un accord de paix signé en 2009 mais qui se sont mutinés en avril 2012, estimant que cet accord n'avait jamais été pleinement respecté. Kinshasa et l'ONU ont accusé le Rwanda et l'Ouganda de soutenir le M23, ce que ces deux pays voisins de la RDC ont démenti.