Crédibilité, neutralité et éthique professionnelle sont les préalables du journaliste, ont estimé d'anciens professionnels du métier, mardi à Alger, lors d'une conférence-débat sur l'histoire de la presse sportive algérienne, organisée par l'Organisation nationale des journalistes sportifs algériens (ONJSA). Réunis au complexe olympique Mohamed-Boudiaf à l'occasion de la Journée nationale de la presse algérienne", d'anciennes figures de la presse sportive ont évoqué leurs expériences dans le domaine devant leurs confrères de la nouvelle génération venus nombreux à cette occasion. Pour Benyoucef Ouadia dont le nom est intimement lié à ses commentaires des matches télévisés de la coupe d'Europe des clubs champions (Champion's League actuellement), les jeunes journalistes ne doivent pas penser que le journalisme sportif a vu le jour en Algérie dans les années 2000. "L'Algérie a été la première à proposer des matches de coupe du monde de football commentés en langue arabe. Nous avons franchi de longues étapes malgré le manque de moyens pour arriver à ce jour où le travail journalistique est devenu relativement plus facile avec les nouvelles technologies de l'information", a déclaré à l'APS, Ouadia, ancien responsable du service sports à la télévision algérienne. Il a exhorté les jeunes journalistes à éviter de chercher "le sensationnel au détriment de l'éthique professionnelle, car estime-t-il, seules la neutralité et la crédibilité imposent le respect et l'admiration pour les hommes de cette corporation". Pour sa part, l'ancien journaliste Abdekader Djebloune qui a exercé à Al Nasr, Echaab, Al Massa et El Mountakhab, a salué cette initiative qu'il a qualifié de "louable et enrichissante", appelant les journalistes à ne pas user de termes "mal placés" qui ne favorisent pas la sportivité et la fraternité entres les supporters et même les athlètes. "C'est une action formidable qui a constitué un espace de réflexion et d'échanges d'idées, et m'a permis aussi de rencontrer des journalistes que je n'ai pas croisés depuis plus de 15 années", a-t-il indiqué. "Nous souhaitons que ses initiatives soient régulières pour nous permettre de transmettre nos expériences aux journalistes de la nouvelle génération. Nous souhaitons leur apprendre la culture de placer l'intérêt de l'Algérie et du sport national au-dessus de toutes les considérations", a ajouté Djebloune (67ans), l'un des plus anciens journalistes sportifs en Algérie. Nécessité de création d'un musée national olympique (Mihoubi) Dans un autre registre, le président du Haut conseil de la langue arabe, Azzedine Mihoubi, présent à cette rencontre en tant qu'ancien journaliste, a souligné la nécessité de créer un "musée sportif algérien" dans l'objectif de préserver "la mémoire sportive" nationale. "L'Algérie possède une grande histoire dans le sport : de El Ouafi (JO-1928 d'Amsterdam) à Taoufik Makhloufi (JO-2012 de Londres) passant par Yamani (JO-1964 de Tokyo). Il faut absolument archiver tous les exploits du sport national au sein d'un musée olympique comme c'est le cas dans d'autres pays où même des clubs ont leur propres musées", a-t-il dit. Dans son intervention d'ouverture, le ministre de la Jeunesse et des sports, Mohamed Tahmi, a appelé la presse sportive algérienne à devenir un "partenaire majeur" dans le développement du sport national et à contribuer à la propagation des "valeurs positives" du sport. "Ce partenariat se construit avec l'apport de tous : pouvoirs publics, mouvement associatif et famille de la presse. Il vise la généralisation des nobles idéaux véhiculés par le sport, la lutte contre la violence dans les enceintes sportives et celle contre le dopage", a-t-il affirmé. D'anciens journalistes sportifs de différents médias nationaux ont été conviés à cette rencontre pour évoquer leur expérience dans le métier et rappeler les grandes dates inscrites dans l'histoire de la presse sportive. Cette journée a été clôturée par un match gala de football entre deux sélections formées de journalistes de différents organes de presse.