Une opération militaire de "grande ampleur" est en cours au Mali pour "éviter une résurgence" de mouvements terroristes, a annoncé jeudi un porte-parole de l'armée française, au lendemain d'une attaque armée des positions de l'armée tchadienne dans le nord du pays. "Nous avons engagé, avec l'armée malienne et la Minusma (Force de l'ONU au Mali), une opération de grande ampleur au nord et au sud de la boucle du Niger", a déclaré le porte-parole de l'état-major des armées, colonel Gilles Jaron. "Plusieurs centaine" de soldats français sont engagées dans cette opération, baptisée "Hydre", a précisé le colonel. "C'est la première fois que nous voyons travailler ensemble des volumes de force importants", a-t-il indiqué, soulignant que son objectif "est de faire pression sur les mouvements terroristes éventuels pour éviter leur résurgence". "Cela fait partie de ces opérations qui sont régulièrement menées (...) pour participer à la stabilité du pays", a-t-il expliqué, assurant qu'il ne s'agissait pas d'une réponse aux attaques récentes menées par des éléments terroristes. Cette annonce survient alors que des individus armés ont attaqué mercredi des positions de l'armée tchadienne à Tessalit, dans l'extrême nord-est du Mali, faisant au moins trois morts et plusieurs blessés, dernière d'une série d'attaques dans le vaste Nord malien depuis près de trois semaines. Interrogé par la presse sur ces attaques, le colonel Jaron a souligné que les forces françaises n'étaient pas surprises de "voir ponctuellement de tels groupuscules se mettre en œuvre" à l'approche des législatives, dont le premier tour est prévu le 24 novembre. "A chaque fois, il s'agit d'opérations très concentrées géographiquement, qui ne s'inscrivent pas dans la durée et qui reposent sur un mode d'action de terroristes, (en voulant) frapper les esprits sans avoir forcément une capacité à engager un combat dans le temps", a-t-il analysé. "Nous savons que la totalité des groupes terroristes présents (...) au Mali n'ont pas été éliminés. Et par moment, ils peuvent resurgir alors que nous allons vers les élections législatives", a-t-il conclu. Le nord du Mali a connu en 2012 une rébellion suivie d'un coup d'Etat militaire à Bamako. Des groupes armés liés au réseau terroriste Al-Qaïda ont ensuite pris le contrôle de la région. Une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 et toujours en cours, les en a délogés, mais des éléments armés restent néanmoins actifs dans la région.