Le Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), en réunion mardi et mercredi, devrait poursuivre son soutien à l'économie américaine, affectée par la crise budgétaire, selon les économistes. Une majorité d'entre eux estiment qu'à la suite de la fermeture de l'administration pendant la première quinzaine d'octobre à cause du bras de fer avec le Congrès, la Fed attendra encore quelques mois avant de réduire ses injections exceptionnelles de liquidités. Les créations d'emplois pour septembre ont été décevantes à 148.000 même si le taux de chômage a légèrement décru à 7,2%. La confiance des consommateurs, mesurée par l'indice de l'Université du Michigan, a reculé à son niveau de janvier, un signe de mauvais augure à l'approche de la saison des ventes de fin d'année. "Maintenant, nous pensons que la Fed va retarder au mois de mars 2014 la réduction de son aide", affirment dans une note les analystes de Barclays Research. "La réunion du Comité (FOMC) sera un non-évenement", assurent ceux de Nomura ajoutant ne s'attendre "à aucun changement de politique monétaire". "La fermeture du gouvernement aura un impact notable sur la croissance à court terme et nous décelons déjà les effets de la hausse des taux d'intérêts sur l'immobilier et la consommation", poursuit Nomura. Selon les calculs de l'agence Standard and Poor's, la fermeture de certains services publics et la mise au chômage partiel de centaines de milliers de fonctionnaires va coûter 24 milliards de dollars à l'économie américaine et ôter jusqu'à 0,6 point de pourcentage à la croissance du quatrième trimestre. Pour influer sur les taux à la baisse et favoriser la reprise, la Fed achète chaque mois depuis le début de l'année pour 85 milliards de dollars de bons du Trésor et titres liés à des emprunts hypothécaires. Lors de sa dernière réunion en septembre, le FOMC était très divisé sur la question de commencer à réduire ces achats d'actifs. A la surprise des marchés, il avait décidé de poursuivre son aide, anticipant un blocus budgétaire effectivement intervenu du 1er au 17 octobre. Dans son dernier rapport de conjoncture, le Livre beige, la Fed a décrit une expansion "modeste à modérée" avec "une incertitude grandissante" dans les milieux d'affaires "du fait de la fermeture de l'administration et du débat sur la dette". Depuis, certains membres du FOMC ont pris position pour la poursuite de l'aide. "Il n'est pas encore temps de réduire la politique monétaire ultra-accommodante", a ainsi récemment Charles Evans, président de l'antenne régionale de la Fed de Chicago.