Le débat autour du projet de loi de finances 2014 a été marqué lundi à l'Assemblée populaire nationale (APN) par des divergences sur les mesures incitatives en matière d'emploi et d'investissement. Alors que certains députés ont salué ces mesures, d'autres par contre ont estimé qu'il s'agissait de "dépenses inutiles loin de réaliser les objectifs escomptés". La député Nadia Choutim du Parti des travailleurs (PT) a critiqué la poursuite dans la loi de finances des mesures d'exonération douanière et fiscale. Elle a dans ce sens appelé à corriger cette politique et à exiger des résultats précis en matière de création de richesses et de postes d'emploi en contrepartie de ces avantages. Mohamed Saad, député de l'Alliance Algérie verte (AAV), a estimé que le taux de croissance de l'économie nationale ne reflète pas le volume des montants dépensés, notamment en ce qui concerne les mesures de soutien aux activités productives, s'interrogeant sur le motif ayant conduit à l'adoption de nouvelles mesures incitatives financières dans la loi de finances étant donné que les conditions de leur réussite ne sont pas réunies, selon lui. Habib Foghlou du PT a estimé que ces exonérations sont des "mesures provisoires qui interviennent dans un contexte social précis en l'absence d'un bilan d'évaluation de leurs résultats". Le député Mohamed Seghir Hammani du Front pour la justice et le développement (FJD) a appelé pour sa part à l'adoption d'une approche économique pour le soutien des projets et à "ne pas acheter la paix sociale au détriment d'une économie solide". Pour sa part, le député Mohamed Tayebi du parti du Front de libération nationale (FLN) a plaidé pour la révision de la politique d'exonération fiscale, estimant que l'impôt est un composant essentiel de la relation entre l'Etat et le citoyen. Lors des débats, plusieurs députés du parti du FLN ont salué les exonérations contenues dans le nouveau projet de loi de finances, appelant à l'élargissement de ces mesures incitatives à d'autres domaines. La député Fatima Mahious a souligné la nécessité de soutenir davantage l'activité productive afin de sortir de la dépendance aux hydrocarbures. Concernant les véhicules, les députés ont exigé des normes de qualité pour limiter leur importation. Ils ont également évoqué d'autres points dont l'amélioration des mécanismes relatifs aux marchés publics, le prix référentiel des hydrocarbures, la problématique de la revalorisation des projets et la politique monétaire du pays. Le débat général autour du projet de loi de finances 2014 se poursuivra jusqu'à jeudi avec l'intervention des présidents des groupes parlementaires. Une séance plénière consacrée à l'audition de certains ministres se tiendra le 3 novembre prochain. Le vote du projet de loi de finances aura lieu le 12 novembre lors d'une séance plénière.