L'Union africaine (UA) s'est affirmée vendredi "déçue" du rejet par le Conseil de sécurité de l'ONU de sa demande de suspendre les procès du président et du vice-président kényans, poursuivis pour "crimes contre l'humanité" devant la Cour pénale internationale (CPI). "Bien sûr, nous sommes déçus", a dit le Kényan Erastus Mwencha, chef adjoint de la Commission de l'Union africaine (UA) à Addis Abeba, siège de l'organisation. "Nous pensons qu'à ce stade, il va nous falloir réfléchir à ce sujet et trouver un moyen d'avancer", a-t-il ajouté. Un projet de résolution demandant de reporter d'un an les procès devant la CPI, basée à La Haye, du président Uhuru Kenyatta et du vice-président William Ruto, n'a recueilli que sept votes favorables contre huit abstentions sur les 15 pays membres du Conseil de sécurité, au lieu des neuf voix requises pour une adoption. Les Africains faisaient valoir que MM. Kenyatta et Ruto devaient rester aux commandes du Kenya pour gérer la lutte contre les insurgés en Somalie, ainsi que les suites du récent attentat sanglant contre un centre commercial à Nairobi. CPI : l'ONU rejette la suspension des procès de dirigeants kényans NEW YORK - Le Conseil de sécurité de l'ONU a rejeté vendredi une demande des pays africains de suspendre les procès pour crimes contre l'humanité de dirigeants kényans. Le projet de résolution, qui n'a recueilli que sept votes favorables contre huit abstentions sur les 15 pays membres du Conseil, demandait de reporter d'un an les procès du président Uhuru Kenyatta et du vice-président William Ruto. Il aurait fallu neuf voix en sa faveur pour que la résolution soit adoptée. Les sept pays du Conseil qui sont aussi membres de la CPI, ainsi que les Etats-Unis, se sont abstenus. En revanche, la résolution a été soutenue par des membres africains, la Russie, le Pakistan et la Chine. MM. Kenyatta et Ruto, élus en mars, sont les premiers dirigeants en exercice jugés par la CPI. Ils sont poursuivis depuis 2011 pour leurs responsabilités dans les violences politico-ethniques qui ont suivi la présidentielle de fin 2007 et fait plus de 1.000 morts. M. Ruto est poursuivi pour "crimes contre l'humanité" et plaide non coupable. Son procès a déjà commencé. M. Kenyatta est lui aussi accusé de crimes contre l'humanité et rejette les charges retenues contre lui. Son procès est censé démarrer le 5 février. Le Conseil a la capacité de demander à la CPI de reporter d'un an un de ses procès si celui-ci est considéré comme une menace pour la paix internationale. La résolution était notamment soutenue par le Rwanda, membre non permanent du Conseil et non signataire de la CPI et co-parrainée par de nombreux pays africains, dont le Kenya, le Sénégal, l'Ouganda, le Togo, le Gabon, le Maroc et la Namibie. Le projet de résolution avançait que le procès des deux dirigeants kényans "empêche" MM. Kenyatta et Ruto de faire leur devoir. Selon les pays africains, les deux hommes devraient rester aux manettes du Kenya pour pouvoir gérer la lutte contre les insurgés en Somalie, ainsi que les suites de l'attentat dans un centre commercial de Nairobi.