Des parlementaires et militants des droits de l'Homme espagnols ont dénoncé samedi à Rome le soutien accordé par leur pays au Maroc, sur la question sahraouie, et appelé à une révision des privilèges octroyée par l'Europe au Royaume marocain qui occupe illégalement le Sahara occidental. " Les gouvernements espagnols, qui se succèdent, sont aveuglés par la priorité de préserver les intérêts économiques de leur pays en appuyant le Maroc et se préoccupent très peu de la situation des Sahraouis", a indiqué à l'APS, en marge de la 38ème Conférence européenne de coordination du soutien au peuple sahraoui (Eucoco), Pablo Escobar, parlementaire espagnol et défenseur des droits de l'Homme. "Il existe une contradiction dans les positions en Espagne quand il s'agit du Sahara occidental, car, pendant que la société dénonce, le gouvernement reste passif ou appui" les positions marocaine, a-t-il fait savoir. "Avant d'arriver au pouvoir, les politiciens (espagnols) des partis de gauche brandissent souvent la carte du soutien et de la solidarité avec le peuple sahraoui et sa cause, mais une fois arrivés au pouvoir, ils font dans la continuité de la politique de leurs prédécesseurs", a-t-il déploré. "Je crois que l'Espagne a peur que le Maroc décide de mettre fin à sa colonisation de Sebta et Melilla (villes situées au nord du Maroc et administrées par l'Espagne), alors elle le soutient même quand il viole les droits de l'Homme dans les territoires sahraouis et commis des crimes atroces", a estimé ce parlementaire qui milite pour la causes sahraouie depuis plus d'une vingtaine d'année. Pour sa part, un membre d'un observatoire espagnol des droits de l'Homme, Rosalia Perera, a affirmé que l'Espagne "figure parmi les pays qui ont abusé de leur influence pour que l'Union européenne (UE) accepte d'accorder un statut avancé au Maroc et ferme les yeux sur ses violations des droits de l'Homme au Sahara occidental". "Il existe une close dans ce statut privilégié qui exige du Maroc de respecter les droits de l'Homme et les libertés individuelles tant dans son territoire qu'au Sahara occidental qu'il occupe indûment depuis 1975", a-t-elle souligné. De son côté, un membre de la délégation du parti espagnol "Gauche-Unie" et eurodéputé, Elvira Hernandez, a qualifié d'"irresponsable" le fait que l'UE accorde un statut privilégié à "deux pays seulement dans le pourtour méditerranéen (Israël et le Maroc), alors qu'ils sont tous les deux des forces coloniales". "Il est inacceptable que le Maroc continue d'être un partenaire stratégique de l'Europe alors que les missionnaires parlementaires désirant s'enquérir de la situation des Sahraouis dans les territoires occupés sont systématiquement refoulés par la police des frontières marocaines", a ajouté cette parlementaire.