Une vingtaine de jeunes filles a défilé, samedi dans l'après-midi à Constantine, depuis la maison de la culture Mohamed-Laïd Al Khalifa jusqu'au jardin Bennacer, vêtues de la légendaire m'laya constantinoise pour faire honneur à une journée baptisée "la journée de la m'laya". Gracieuses et élancées, le port altier, les jeunes filles en m'laya (un ample voile noir dont l'histoire serait liée au destin tragique de Salah-Bey) distribuaient aux passants, gagnés par une grande curiosité, des brochures relatant l'histoire de ce voile, accompagnés de "Djouzia", une friandise très appréciée faisant la réputation du Rocher, avant de prendre des photos-souvenir au jardin Bennacer. "C'est en hommage à nos grands-mères qu'on a organisé ce défilé", a déclaré à l'APS Houda Aimeur, initiatrice de l'idée, étudiante en master-management, Il est très important, pour elle, de "renouer avec des traditions faisant partie de notre identité". L'idée d'organiser une journée de la m'laya est partie d'une suggestion lancée via les réseaux sociaux, a affirmé Mlle Aimeur, affirmant que jusqu'à la derrière minute, "(elle) ne pensait pas que l'idée susciterait autant d'engouement". Auparavant, les participantes s'étaient lancées dans une véritable "course contre la montre pour dénicher ce voile traditionnel qui a fini par disparaître, ou presque, au fil des années, n'étant plus porté que par quelques femmes d'âge mûr", a ajouté Mlle Aimeur. Dans le hall de la maison de la culture Mohamed-Laïd Al Khalifa, Mme Karima B, une quinquagénaire a été aperçue, initiant les jeunes filles à la façon de se vêtir de la m'laya. "Après avoir serré la partie supérieure autour de la tête, on balance d'un mouvement bref du bras, appelé ‘ramia', l'aile droite puis l'aile gauche derrière l'épaule en les maintenant avec deux épingles", explique-t-elle, joignant le geste à la parole, à de jeunes demoiselles tout ouïe.