Le Parti des travailleurs (PT) ne soutiendra aucun candidat de l'opposition à la prochaine élection présidentielle, a annoncé mercredi à Alger sa secrétaire générale, Louisa Hanoune, tout en exprimant son rejet de la bipolarité car, a-t-elle dit, "elle ouvre la voie à l'ingérence étrangère". "Nous ne soutiendrons jamais un candidat de l'opposition à la prochaine élection présidentielle dont le contexte est caractérisé par une guerre régionale impérialiste qui vise les nations. Notre position sera en toute circonstance indépendante et basée sur les principes fondamentaux du parti qui portent, notamment, sur la défense des intérêts du pays et de sa souveraineté", a indiqué Mme Hanoune lors d'une conférence de presse. "Nous sommes contre la bipolarité, contre une élection présidentielle qui propose un candidat du pouvoir et un autre de l'opposition. Cela est dangereux et ouvre la voie aux interférences étrangères pour imposer le candidat qui servira leurs intérêts", a ajouté Mme Hanoune, fraîchement réélue en tant que secrétaire générale du PT pour un 3e mandat, à l'issue du 7ème congrès du parti. Mme Hanoune est à la tête du parti depuis sa création en 1990. Pour la secrétaire générale du PT, la bipolarité est "devenue une démarche courante pour les impérialistes", citant l'exemple de certains pays arabes, d'Afrique et même d'Europe, qui ont subi les conséquences de ce genre d'élections présidentielles et se sont retrouvés, selon elle, face à de nouvelles crises. A ce propos, Mme Hanoune a rappelé que le Parti des travailleurs soutenait et défendait la liberté "absolue" de candidature tout comme la pluralité des idées et programmes, en fidélité aux principes de la liberté d'opinion et d'organisation en multipartisme. En réponse à une question sur sa candidature à la présidentielle d'avril 2014, elle s'est contentée de préciser que la direction élue du PT se prononcera sur le sujet "au moment opportun". Toutefois, elle a rappelé que dans les recommandations du 7ème congrès du parti, qui s'est tenu du 22 au 25 novembre à Alger, "beaucoup de congressistes ont soutenu sa candidature" pour la prochaine présidentielle qu'elle qualifie d'"examen historique" pour l'Algérie. Invitée à donner son avis sur l'éventuelle candidature du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour un nouveau mandat présidentiel, Mme Hanoune a déclaré : "Nous n'avons aucun commentaire à faire là-dessus". A propos de l'appel lancé par un groupe de partis politiques à la formation d'une commission nationale indépendante pour superviser la préparation et le déroulement de l'élection présidentielle, Mme Hanoune a relevé qu'il ne s'agit pas d'"une nouveauté", rappelant que le PT a déjà fait cette proposition dans le passé pour garantir des élections sincères, libres et transparentes.