L'Ong Reporters sans frontières (RSF) a salué mercredi l'adoption par les Nations unies de la première résolution de son Assemblée générale sur la sécurité des journalistes dans le monde et sur la création de la journée internationale contre l'impunité des crimes contre les journalistes qui sera désormais célébrée le 2 novembre. Adoptée par consensus, la résolution 1738, répond à certaines des demandes présentées par RSF depuis plusieurs années, notamment dans le cadre du Plan d'Action de l'ONU, et réaffirmées récemment suite à l'assassinat tragique de deux journalistes français au Mali, a déclaré le Directeur général de RSF Christophe Deloire. "Avec 89 journalistes assassinés dans l'exercice de leurs fonctions, 2012 a été l'année la plus meurtrière pour les journalistes depuis que RSF a commencé à publier son classement annuel en 1995", a-t-il affirmé suite à l'adoption de cette résolution. "52 journalistes ont été assassinés dans l'exercice de leur fonction depuis le début de l'année 2013. Nous avons été révoltés par les assassinats des deux journalistes français au Mali le 2 novembre, autant que nous l'avons été par les assassinats de leurs confrères en Syrie, en Somalie, au Pakistan, au Brésil et dans d'autres endroits du monde en 2013", a-t-il dit. Le directeur général de RSF a fait valoir que la sécurité des journalistes est "un prérequis essentiel pour faire progresser la liberté d'expression, la démocratie, le développement social et la paix", ajoutant que la résolution de l'Onu et la date symbolique choisie pour la Journée internationale contre l'impunité sont plus importantes que jamais." "En choisissant cette date, les Nations unies envoient un message fort à ceux qui persécutent les journalistes", a-t-il dit observé, soulignant qu'il est "vital" que les institutions de l'Onu "continuent de souligner l'importance du combat contre l'impunité pour les responsables d'attaques physiques contre les journalistes". Il a cependant estimé que le problème qui demeure "n'est pas un vide juridique mais l'absence de moyens pour contrôler le respect par les Etats membres de leurs obligations, en particulier, leur obligation de protéger les journalistes, d'enquêter sur tous les actes de violence et de traduire leurs auteurs en justice". Il a ainsi demandé la mise en place d'un "contrôle effectif" du respect par les Etats de leurs obligations, et recommandé que celles-ci, "soient étendues aux acteurs de l'information non-professionnels et au-delà des situations de conflit armé". La résolution adoptée par de l'Assemblée générale de l'Onu, condamne toutes les attaques et les violences contre les journalistes et les professionnels des médias dans les situations de conflit armé ou non. Elle souligne également le "rôle important" joué par tous les acteurs de l'information en affirmant que "le journalisme évolue continuellement pour inclure de nouvelles données telles que les institutions médiatiques, les personnes privées et une série d'organisations qui cherchent, reçoivent et transmettent des informations et des idées de toutes natures, en ligne ou hors ligne". Elle relève aussi les obligations des Etats de prévenir la violence et de traduire les auteurs en justice, en exhortant "les Etats membres à faire tout leur possible pour prévenir la violence contre les journalistes et les professionnels des médias, à garantir la responsabilisation à travers la conduite d'enquêtes impartiales, promptes et effectives". Enfin, elle invite les agences, les organisations, les fonds et les programmes compétents du système des Nations unies à réfléchir à "l'identification de points focaux" pour l'échange d'information sur la mise en œuvre du Plan d'Action de de l'Onu sur la sécurité des journalistes et l'impunité, en coopération avec les Etats membres et sous la coordination générale de l'Unesco".