L'Ethiopie a rapatrié 100.000 de ses ressortissants d'Arabie Saoudite après la décision de Ryadh d'expulser les immigrants illégaux de son territoire, a annoncé jeudi le ministre éthiopien des Affaires étrangères. "Le nombre (d'Ethiopiens concernés) continue d'augmenter au fur et à mesure", a déclaré le porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères, Dina Mufti. En lançant cette opération de rapatriement, début novembre, les autorités éthiopiennes tablaient sur 10.000 personnes concernées avant, fin novembre, de prévoir 80.000 retours. "Les arrivées de la nuit dernière en provenance d'Arabie saoudite portent à 100.620" le nombre d'Ethiopiens rapatriés, a indiqué jeudi le chef de la diplomatie éthiopienne Tedros Adhanom, sur sa page Facebook. "Tous les citoyens détenus dans les centres de détention de Ryadh sont de retour. Nous nous concentrons désormais sur ceux des régions de Jeddah (la capitale économique saoudienne) et de Jizan (sud-ouest). Nous tablons sur 40 à 50.000 retours de plus", a-t-il ajouté. De son côté, M. Dina indiqué que l'opération de rapatriement, qui a commencé le 13 novembre, "serait terminée d'ici une semaine ou deux si le rythme actuel se poursuit". Les autorités éthiopiennes avaient annoncé début novembre qu'elles allaient rapatrier leurs citoyens vivant illégalement en Arabie Saoudite, après la mort, selon Addis, de trois Ethiopiens dans des émeutes consécutives à une campagne d'expulsion massive de clandestins décidée par Ryadh. Cette campagne d'expulsion a commencé le 4 novembre, à l'expiration d'un délai de sept mois accordé aux étrangers en situation irrégulière pour régulariser leur statut ou quitter le royaume. Des milliers d'Ethiopiens émigrent chaque année, notamment vers le Moyen-Orient et les émirats du Golfe, à la recherche d'emplois, le plus souvent de domestiques.