Le sommet Elysée-Afrique pour la paix et la sécurité se tiendra les 6 et 7 décembre dans la capitale française. Les 54 pays africains seront présents. L'Algérie sera représentée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Ce sommet représente un «nécessaire engagement» de la France avec le continent africain, indique-t-on de source française autorisée. Invité au 50e anniversaire de l'Union africaine en mai dernier à Addis-Abeba, le président François Hollande avait, à cette occasion, proposé la tenue d'un sommet à Paris réunissant l'ensemble des chefs d'Etat africains. Paris. De notre correspondante
Le sommet sera centré sur trois thèmes : «La paix et la sécurité», «Le partenariat économique et développement» et «Le changement climatique». Le but escompté est de définir avec l'ensemble des participants des engagements et de faire avancer des initiatives sur les trois thèmes retenus, soit les traduire par un certain nombre d'actions concrètes et des rendez-vous pour ce faire. Les trois thèmes qui ont été «bien accueillis» constituent «des enjeux essentiels pour les pays africains», indique-t-on à l'Elysée. Le premier thème sera axé sur la lutte contre le terrorisme et la création d'une force africaine de sécurité et d'action rapide. Les initiatives africaines dans ce domaine-là, que ce soit au niveau continental, sous-régional ou à l'échelle de pays seront discutées ainsi que la manière dont la France et le continent africain peuvent pousser ces initiatives dans d'autres cadres (Nations unies, Union européenne). L'objectif serait l'indépendance militaire de l'Afrique dans la préservation de la sécurité sur son territoire. La France ne veut plus être en première ligne, en tout cas pas toute seule. «Ce sont les Africains qui, demain, devront assurer la sécurité de leur continent», a déclaré François Hollande, à Addis-Abeba en mai dernier, ajoutant que la France fournira toujours son soutien en cas de besoin... Et «il y a une relation qui s'est établie, de confiance entre l'Afrique et la France, cela doit être maintenant prolongé par l'appui que la France va donner aux armées africaines pour qu'elles se défendent elles-mêmes, y compris contre le fléau du terrorisme. C'est pour leur sécurité, c'est également pour notre propre sûreté en Europe». Pour ce faire, les Africains ne partent pas de rien, des mécanismes et instruments de défense existent au niveau de l'Union africaine. Il faudra les optimiser. La responsabilité principale doit revenir à l'Afrique L'actuel ministre des Affaires étrangères algériens, alors commissaire à la paix et la sécurité de l'Union africaine, Ramtane Lamamra, avait souligné, à juste titre, que le sommet consistera à établir une «ligne directrice fondamentale selon laquelle l'Afrique a la responsabilité principale et les partenaires internationaux se mobiliseront autour de l'Afrique, en soutien à l'Afrique, en appoint à l'Afrique dans la plus grande transparence». Le deuxième thème est consacré aux partenariats économiques et au développement. L'idée est de proposer les moyens d'augmenter les flux d'échanges dans les deux sens (flux humains, financiers, d'entreprises…). Et pour ce faire, il s'agira de «travailler ensemble pour que la croissance du continent africain puisse être une croissance bénéfique à tous» (Afrique et Europe). Le troisième thème concerne le climat et là, on est déjà dans la perspective du sommet de 2015 qui se tiendra en France. Paris veut faire de l'Afrique «l'allié de choix» pour ce sommet sur le climat parce qu'il y a de «fortes convergences» entre l'Europe et l'Afrique et pour qu'ensemble, peut-être de convaincre d'autres pays moins convaincus d'avoir des résultats contraignants. La séance d'ouverture du sommet sera consacrée à un certain nombre de prises de parole. Suivra une première session de travail à huis clos entre les chefs d'Etat sur les questions de paix et de sécurité (la piraterie maritime, le terrorisme dans le Sahel, la sécurité des frontières…). La seconde journée sera consacrée aux deux autres thèmes. La préparation du sommet Elysée-Afrique a donné lieu à différents échanges avec des organisations internationales et les pays africains. «C'est un sommet qui intéresse l'Afrique, l'Europe et plus largement la communauté internationale.» Des projets de conclusions ont été transmis à tous les pays pour qu'ils soient enrichis. Des retours, des contributions ont été enregistrés. La veille du sommet, il y aura une réunion au niveau des ministres des Affaires étrangères pour synthétiser toutes ces remarques de façon à ce qu'un texte écrit commun soit présenté aux chefs d'Etat pour qu'ils l'adoptent. 500 journalistes accrédités Il n'y aura pas de sujets bilatéraux, ni de rencontres bilatérales entre le chef de l'Etat français et ses hôtes, le temps du sommet étant trop court pour que cela soit possible. «Le sommet est conçu pour discuter de sujets qui concernent le maximum de pays.» Pour ce qui est du futur rien n'est fixé, ce sera aux chefs d'Etat africains de décider de l'organisation d'un autre sommet, de son lieu, de sa date, voire de sa périodicité s'il est appelé à se renouveler régulièrement. Les 54 pays du continent africain sont invités ainsi que les dirigeants des Nations unies, du Conseil européen, de la Commission européenne, de la Commission de l'Union africaine, du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. Le sommet s'achèvera par une conférence de presse. 500 journalistes couvriront l'événement. Ce sommet précède une série de rencontres internationales : le Conseil européen sur les questions de défense, un sommet UE-Afrique, pour la première fois un sommet Afrique - Etats-Unis. A souligner que le ministère de l'Economie et des Finances, en partenariat avec le Medef International, organisera le 4 décembre un forum pour un nouveau modèle de partenariat économique entre l'Afrique et la France, en présence de plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement, de ministres des Finances et des Affaires étrangères, et quelque 500 chefs d'entreprise. Concernant les conjointes des dirigeants africains, une rencontre sur la violence faite aux femmes, corganisée par les Nations unies, se tiendra au musée d'Orsay sous la présidence de Mme Valérie Trierweiler le 6 décembre à 14h30 avec la participation des conjointes des chefs d'Etat présents au sommet.