En présence d'une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement africains, dont le Premier ministre Abdelmalek Sellal, le sommet de l'Elysée sur la sécurité en Afrique, qui se tient à Paris, devrait favoriser un plus grand dialogue entre la France et l'Union africaine sur les mécanismes de la paix et la sécurité sur le continent. Un dialogue, selon des délégués africains à Paris, qui prenne en charge toutes les questions liées au développement du continent, y compris celles relatives à la sécurité. Le président français François Hollande, hôte de ce sommet dont les travaux se tiennent en fait 'à huis clos'', tente de son côté de ratisser large au sein des pays africains notamment francophones pour reprendre pied dans un continent il est vrai miné par les conflits, l'insécurité et le terrorisme. Ce sommet, premier du genre sur la sécurité en Afrique organisé par Paris, se tient alors que l'armée française est encore présente au Mali après une campagne militaire qui a expurgé des villes maliennes du Nord les groupes terroristes d'Aqmi, du Mujao et de rebelles touaregs. Pis, la France a obtenu jeudi soir le feu vert de l'ONU pour l'envoi de troupes en Centrafrique, un pays que les forces militaires françaises n'ont jamais quitté. Cette opération militaire baptisée 'Sangaris'', va permettre à la France de déployer à terme 1.200 soldats en Centrafrique. C'est donc au milieu d'un climat politique et sécuritaire délétère que s'est ouvert hier vendredi le sommet de l'Elysée sur la sécurité en Afrique, mais également avec l'annonce de la disparition de celui qui a terrassé le régime raciste de l'apartheid, Nelson Mandela. Paris, qui lutte sur plusieurs fronts en Afrique, veut à travers ce sommet autant rassembler les pays africains autour d'un objectif cardinal, celui de mettre hors d'état de nuire les groupes terroristes qui ont fait du Sahel leur 'camp de base'', un Sahel riche en minerais, notamment l'uranium du Niger qu'Areva, un groupe public de l'Hexagone, n'arrive plus à bien exploiter, certains de ses travailleurs ayant été kidnappés par les groupes d'Aqmi. C'est dire dans quel état d'esprit la quarantaine de responsables africains, le président français, ainsi que le SG de l'ONU Ban ki Moon, le président de la Commission européenne, José Manuel Barrosso, et le président du Conseil européen Herman Van Rompuy ont discuté hier à huis clos du premier thème de ce sommet, 'Paix et sécurité en Afrique''. Les travaux porteront sur deux thèmes majeurs inscrits à l'ordre du jour de ce sommet: 'Partenariat économique et développement'', et 'Changement climatique''. Deux thèmes en fait loin de la problématique principale, même si la France est restée jusqu'à présent bien absente de besoins de développement en Afrique. C'est par contre là que les pays africains vont devenir exigeants vis à vis de la politique africaine de la France. Selon le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, ce sommet constitue un rendez-vous «important» pour les pays africains. A la veille de l'ouverture de cette rencontre, il avait déclaré que les dirigeants africains «sont aujourd'hui à l'Elysée, non seulement avec une liste de besoins, mais également en tant que partenaires à part entière, pour faire leur diagnostic de la situation (sécuritaire) et les remèdes appropriés». La ligne directrice reste la solution africaine aux problèmes de l'Afrique avec l'appui du reste de la communauté internationale», a ajouté M. Lamamra qui a expliqué que 'lorsque les Africains apportent des solutions à leurs problèmes sécuritaires, la lutte contre le terrorisme, la lutte contre le crime transnational organisé et l'immigration clandestine entre autres, c'est aussi des solutions aux problèmes européens». «Aujourd'hui nos partenaires internationaux qui n'ont pas toujours été avec nous pendant la guerre contre l'apartheid sont à nos côtés pour la prise en charge des questions de paix et de sécurité qui affectent notre continent autant que le reste du monde», a encore expliqué M. Lamamra. Autant dire que pour l'Algérie, la France doit faire plus et mieux pour montrer son réel intérêt à accompagner l'Afrique dans son long processus de développement, et, surtout, contribuer efficacement, avec les pays africains, au retour de la paix et la sécurité sur le continent, y compris l'arrêt du paiement des rançons aux terroristes.