L'index mondial en matière de performance énergétique classe l'Algérie au deuxième rang au niveau de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) et 66ème à l'échelle mondiale, a indiqué le World Economic Forum (WEF) dans une nouvelle étude. Le WEF a publié mercredi son rapport sur ''l'Indice de performance de l'architecture énergétique 2014'' (Indice EAPI 2014) dans lequel il a examiné et classé 124 pays selon des critères basés à la fois sur la croissance économique, la durabilité environnementale et la source énergétique, tout en analysant la complexité des dépendances et compromis qui affectent les efforts de ces pays en fonction de leur capacité à fournir un approvisionnement en énergie fiable, durable et accessible. Cet Index EAPI aide les pays à identifier les difficultés posées à leur transition énergétique tels l'incertitude permanente qui entoure la politique énergétique, le financement de la recherche et du développement de nouvelles sources d'énergie et de techniques et le système de subvention des prix de l'énergie. ''L'étendue des ressources ou le développement économique ne suffisent pas à un pays pour garantir la bonne performance selon l'index EAPI, et ce, du fait que pour instaurer un système énergétique efficace, les pays doivent considérer les trois côtés du triangle énergétique : la durabilité environnementale, l'approvisionnement assuré et l'accessibilité du prix'', explique Roberto Bocca, responsable du secteur énergétique au WEF. Sur la base de ces critères économiques, environnementaux et de sécurité énergétique, l'Algérie se classe au 66ème rang mondial avec un score EAPI de 0,50, la note parfaite étant de 1, tandis que le meilleur score mondial est de 0,75 réalisé par la Norvège. Par critère, l'Algérie est classée en matière de sécurité et d'accès énergétique au 40ème rang mondial avec un score de 0,76 (le meilleur score mondial est de 0,96), 88ème pour la croissance économique et développement avec un score de 0,34 (le meilleur score mondial est de 0,69) et 85ème pour l'environnement avec un score de 0,4 (le meilleur score mondial est de 0,6). Pour réduire les émissions de carbone, le rapport signale que l'Algérie recourt aux technologies de capture de CO2 en citant les installations de production du gisement de gaz naturel à In Salah permettant de récupérer et d'injecter 1 million de tonnes de CO2 par an en l'enfouissant dans le sous-sol. Au niveau de 17 pays de la région MENA classés par WEF, l'Algérie est devancée par la Tunisie qui est 60ème mondialement avec un score EAPI de 0,53, alors que le Maroc est classé 79ème, l'Egypte 81ème, la Libye 86ème, le Qatar 90ème, l'Arabie saoudite 91ème, le Koweït 105ème et l'Iran 102ème. Le rapport WEF considère que dans les pays du MENA, les systèmes énergétiques se définissent en termes de ressources présentes dans la région, la prévalence des subventions accordées et le peu d'efficience énergétique qui influence à la fois la consommation et les émissions. La région est classée première en termes de sécurité de l'approvisionnement énergétique, mais l'analyse révèle de grandes disparités dans la distribution : sur les 17 pays de la région, 3 importent plus de 90% de leur besoin net en énergie. Concernant le classement mondial, les 5 premiers sont la Norvège, la Nouvelle-Zélande, la France, la Suède et la Suisse. 41% de l'énergie des 10 pays classés premiers proviennent de sources d'énergie de faible émission de carbone, la moyenne mondiale étant de 28%. Par ailleurs, le rapport constate qu'un grand nombre de pays en développement ont encore des difficultés à couvrir les besoins fondamentaux de leurs populations en énergie et arrivent à peine à fournir de l'électricité à 50% de la population. Il souligne également la trop grande dépendance d'un certain nombre de systèmes énergétiques : 32 % des pays dépendent de l'énergie importée pour couvrir plus de la moitié de leurs besoins.