Le roman algérien contemporain est devenu le reflet des problèmes de la société qu'il a mis à nu, en levant le voile sur ses nombreux dysfonctionnements, ont estimé mercredi à Blida les participants au 1er colloque international sur le "Roman algérien contemporain : réalité et perspectives". "Ce constat est mis en évidence dans de nombreuses oeuvres romanesques algériennes, à l'image des romans d'Ibrahim Saadi, + Fetwas du temps de la mort+ et +Aveux de l'homme qui venait des ténèbres+, où sont incarnés les désordres de la société algérienne" a indiqué à l'APS le Dr Ali Hamidatou, de l'université de Blida 2 (El Affroune). "Mais d'autres romans traduisent les aspirations de la société algérienne à une ouverture sur le monde", a t-il ajouté. Cet avis est partagé par le Dr Kobra Rochen Fikr, de l'université de Téhéran (Iran), qui estime que le roman algérien contemporain a "franchi de grands pas et a pu accéder à l'universalité, grâce à la traduction". Elle a relevé, à ce propos, que le roman algérien est riche en créativité littéraire, mais il n'est pas "éloigné de la réalité de la société algérienne". L'appartenance à l'entité arabe, l'identité et l'injustice sont les thèmes récurrents des romanciers algériens, a encore relevé cette universitaire, qui a cité de nombreux noms de la scène littéraire algérienne, dont Tahar Ouettar, Wassini Laaredj et Ahlem Mostaghanemi, dont les oeuvres ont leur place sur la scène mondiale, a-t-elle assuré, soulignant qu'ils figurent dans le gotha de l'Union des écrivains arabes, entre autres. D'autres invités à ce colloque international ont mis l'accent sur l'intérêt croissant des critiques, de par le monde, à l'égard de la littérature algérienne, citant pour preuve les nombreuses distinctions discernées à des romans algériens, dont celui de Samir Kassimi "Yaoum Raiya Lilmawt"(belle journée pour mourir), premier roman algérien d'expression arabe à obtenir un prix mondial en 2010, alors que son dernier roman "El Halim" (le rêveur), est en lice pour le prix de Cheikh Zaid, de la maison d'édition Dar El Ouloum (Liban). D'autres romans algériens font, actuellement, l'objet d'études à travers nombre d'universités nationales et étrangères, parallèlement à un intérêt manifeste de la part de medias arabes, ont, encore, affirmé des participants à ce colloque.