Les Nations unies via ses agences a lancé lundi un appel pour financer l'aide humanitaire en 2014 à hauteur de 13 milliards de dollars dont 6,5 milliards pour les 10 millions de réfugiés syriens. L'aide onusienne est destinée à 52 millions de personnes à travers 17 pays affectés par des crises et des conflits. "En mars 2012, on parlait d'un million de victimes à aider en Syrie, puis quelques mois plus tard de 6,5 millions, et aujourd'hui de 9,3 millions", a déclaré devant la presse Valérie Amos, coordonnatrice de l'aide humanitaire pour l'ONU. La Syrie, plus grand défi humanitaire auquel l'ONU a été confronté, représente le groupe de population le plus important ayant besoin d'aide humanitaire, suivie par le Yémen, l'Afghanistan, le Soudan et la Centrafrique. En 2013, l'ONU avait réclamé 4,4 milliards pour les Syriens, et ce chiffre devrait donc augmenter de près de 50% en 2014. En 2014, le programme d'aide humanitaire de l'ONU pour la Syrie "a pour objectif d'assister plus de 16 millions de personnes en Syrie, Egypte, Irak, Jordanie, Liban et Turquie", selon les agences onusiennes. Il faut savoir que les appels de l'ONU sont rarement couverts à 100% par les donateurs. Au 15 décembre 2013, l'appel pour la Syrie n'était couvert qu'à hauteur de 67%. Dans le détail pour 2014, les agences de l'ONU prévoient de donner une aide alimentaire en Syrie à 5,7 millions de personnes, y compris 440.000 réfugiés palestiniens. Les agences prévoient aussi une aide médicale pour 9,3 millions de personnes. A l'extérieur des frontières de la Syrie, les agences prévoient une aide de base, des abris, un accès à l'eau potable, une action alimentaire et médicale, une aide spécifique pour les enfants pour 4,1 millions de réfugiés, en quête "d'asile et de sécurité" et pour les 2,7 millions de personnes vivant dans des communautés affectées. A propos de la sécurité, le Haut-commissaire de l'ONU chargé des réfugiés, Antonio Guterres, a lancé un appel lundi pour que les frontières des pays voisins restent ouvertes, afin d'éviter des drames. Il a aussi souligné qu'il était important que les "pays émergents participent aussi à l'effort de solidarité multilatéral". Ces pays, a-t-il ajouté, donnent une aide, mais seulement sur le plan bilatéral. "Il y a des signes qui montrent que cela change", a-t-il poursuivi, en donnant l'exemple du Qatar, qui vient de faire un don de 34 millions USD au HCR. Pour Mme Amos, les crises humanitaires auxquelles est confrontée la communauté internationale, "deviennent de plus en plus complexes", et l'ONU s'appuie sur l'aide de 568 ONG. Pour sa part, le Programme alimentaire mondial (PAM) avait annoncé vendredi devoir nourrir en décembre quatre millions de personnes en Syrie, tout en soulignant que "les besoins humanitaires et l'insécurité alimentaire ne cessent de croître". "Le projet du PAM d'assurer de la nourriture à quatre millions de personnes ce mois-ci dans toute la Syrie suit son cours mais les besoins humanitaires et l'insécurité alimentaire ne cessent de croître", a indiqué dans un communiqué l'agence onusienne dont le siège est à Rome. Le PAM avait précisé avoir déjà délivré au cours de deux opérations distinctes 3.000 rations alimentaires, suffisantes pour nourrir 15.000 personnes pendant un mois, les 10 et 12 décembre dans la région d'Idleb. L'agence prévoit aussi un pont aérien pour transporter à partir de l'Irak vers la région du nord-est syrien environ 400 tonnes de nourriture pour les familles déplacées dès que la météo permettra la reprise des vols. Le PAM a également commencé à distribuer dans une dizaine d'abris à Damas 10.000 litres de combustible permettant ainsi à des familles déplacées de cuisiner et de se réchauffer. En ce qui concerne la situation dans les pays voisins de la Syrie qui accueillent de nombreux réfugiés, le PAM précise qu'il offre "une assistance à plus de 600.000 réfugiés syriens sur tout le territoire du Liban". "En Jordanie, le PAM a renforcé la distribution alimentaire dans le camps de réfugiés de Zaatari afin d'améliorer l'apport calorique aux Syriens vulnérables pendant les durs mois d'hiver", avait conclu l'agence.