Le Programme alimentaire mondial de l'ONU (PAM) a prévenu mardi que les besoins humanitaires en Syrie, sur le plan alimentaire en particulier, ne cessaient de croître avec des pénuries de pain et de carburant qui se font ressentir à travers tout le pays. "Le PAM n'est pas en mesure de renforcer son assistance en raison du manque de partenaires présents sur le terrain et des défis qui se posent dans les zones les plus durement touchées par le conflit", a avisé Elizabeth Byrs, une porte-parole du PAM, lors d'un point de presse. Selon elle, là où se poursuivent les combats, les prix des denrées alimentaires auraient doublé et le gaz de cuisine ferait défaut. Le PAM vient actuellement en aide à près de 2,5 millions de personnes. En novembre dernier, il lui avait été possible de prêter assistance à près de 1,4 million de nécessiteux, soit un peu moins que l'objectif initial, et ce, en raison de la détérioration des conditions de sécurité, qui a contraint le Programme à réinstaller temporairement ses personnels déployés à Homs, Alep, Tartous et Qamis, tandis que les chiffres de décembre ne sont pas encore disponibles. Selon l'ONU, la situation humanitaire dans le pays et la région ne cesse d'empirer, avec désormais deux millions de personnes déplacées à l'intérieur des frontières et plus de 540.000 réfugiés dans les pays voisins. Le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) a récemment prévenu que ce dernier chiffre devrait doubler d'ici à juin 2013. A Alep, la majorité de la population dépend des boulangeries, où le prix du pain a augmenté de 40 à 50%. La farine se ferait également rare, de nombreuses meuneries ayant été endommagés par les bombardements, ainsi que le carburant, indispensable aux livraisons, et le gaz de cuisine. Bien que les donateurs aient déjà contribué à hauteur de 117 millions de dollars pour financer les activités du PAM en Syrie, Mme Byrs a souligné que le Programme a toujours besoin de 136 millions de dollars de plus pour pouvoir continuer d'aider près de 1,5 million de personnes jusqu'à juin prochain. Le PAM s'efforce en outre de répondre aux besoins alimentaires qui se posent en Irak, en Jordanie, au Liban et en Turquie, où des centaines de milliers de Syriens se sont réfugiés. Sur le front politique, le représentant spécial conjoint pour les Nations unies et la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, poursuit ses réunions dans la région et ailleurs, dans le cadre de ses efforts pour trouver une solution négociée au conflit. M. Brahimi a réitéré à plusieurs reprises sa confiance en une telle solution, se référant au Communiqué dit de Genève, qui pourrait former, selon lui, le socle d'un processus de paix. Conclu à la fin du mois de juin et soutenu par les Nations unies, le Communiqué du Groupe d'action sur la Syrie appelle à l'établissement d'une autorité de transition, dotée des pleins pouvoirs exécutifs, dans le cadre d'une transition politique menée par les Syriens eux-mêmes. Le Communiqué engage également toutes les parties en faveur d'une cessation des violences armées et à l'application du plan de paix en six points. Le Groupe d'action est composé des secrétaires généraux de l'ONU et de la Ligue arabe, des ministres des Affaires étrangères des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Etats-Unis), ainsi que celui de la Turquie et de la haute représentante des Affaires étrangères de l'Union européenne. Les ministres des Affaires étrangères de l'Irak, du Koweït et du Qatar sont également membres de ce groupe.