Le Programme alimentaire mondial de l'ONU (PAM) a besoin de 27 millions de dollars pour répondre, chaque semaine, aux besoins en nourriture de la population syrienne et des réfugiés syriens qui sont accueillis dans les pays limitrophes, a indiqué mardi à New York son Coordinateur des secours d'urgence, Mouhannad Hadi. Intervenant lors d'un point de presse au siège de l'ONU, M. Hadi a lancé un appel urgent aux donateurs, en décrivant une situation «extrêmement complexe» à laquelle sont confrontées, chaque jour, les équipes du PAM qui œuvrent sur le terrain, tant dans les zones contrôlées par le gouvernement syrien que dans celles qui ne le sont pas, et plus spécifiquement encore dans les zones de combats. Durant le mois de juillet en cours, les équipes du PAM doivent encore fournir des rations alimentaires à 3 millions de personnes en Syrie et devraient pouvoir nourrir 4 millions de personnes d'ici à octobre, a avancé le Coordonnateur des secours d'urgence. «Sans l'aide du PAM, la population syrienne ne mange pas, c'est aussi simple que cela», a-t-il déclaré, en précisant que les mères de famille n'ont souvent rien pour préparer un repas alors que les enfants se couchent fréquemment le ventre vide. Le PAM fournit, en outre, une aide aux Syriens qui ont fui le pays. En Jordanie, par exemple, 250 000 rations de pain sont livrées quotidiennement dans les camps de réfugiés. Selon lui, sur les 1,1 milliard de dollars prévus pour le PAM dans le cadre du Plan d'action régional pour les réfugiés syriens (Sharp) lancé à Genève, seulement 300 millions ont été reçus à ce jour. Le PAM achemine, avec l'aide de près de 800 camions, des paniers de nourriture à la population syrienne. Un panier alimentaire permet de nourrir une famille de cinq personnes et contient des aliments de base tels que la farine, du riz, des pâtes, du sucre, de l'huile ou des haricots secs. «A chaque distribution à laquelle j'assiste, ce qui me fait mal le plus, ce sont leurs regards inquiets devant le camion du PAM : vont-ils recevoir assez de produits alimentaires pour nourrir leur famille pendant un mois ?», a-t-il ajouté. Le Coordonnateur des secours d'urgence est aussi revenu sur les difficultés et les risques auxquels font face les équipes du PAM : «Chaque soir, la planification des activités du lendemain est effectuée. Nous décidons des endroits où la distribution doit être faite et des bénéficiaires de l'aide d'urgence afin de déterminer le nombre de paniers alimentaires et les camions qui en assureront le transport. Des mesures sont prises pour assurer la sécurité du personnel et accompagner les convois», a-t-il décrit. «Rien ne nous garantit à quel moment notre personnel sera de retour, ni à quel moment nous pouvons quitter nos bureaux», a-t-il fait observer.