Le président tchadien Idriss Déby a appelé samedi les Centrafricains à "ne pas s'en prendre" aux militaires tchadiens déployés dans leur pays dans le cadre de la force africaine. "Les unités tchadiennes envoyées en RCA dans le cadre de l'Union africaine (UA) sont prises à partie à tort par les anti-balaka" (milices chrétiennes d'auto-défense), a déclaré le président Déby au cours d'une conférence de presse. "La contribution du Tchad est essentielle pour le retour de la paix en RCA, pour que les Centrafricains recréent un nouvel Etat. C'est pour cela qu'ils n'ont aucune raison de s'en prendre aux militaires tchadiens qui sont là pour les aider à sortir de leur situation", a plaidé le président Déby. Fort d'environ 850 hommes, le contingent tchadien de la Misca (force africaine qui compte près de 3.700 militaires) est actuellement en première ligne à Bangui. Le contingent tchadien est accusé par une grande partie de la population d'être complice des ex-rebelles de la Séléka. Sur le terrain, jeudi soir, des miliciens anti-balaka ont tendu une embuscade à une patrouille tchadienne dans un quartier nord de Bangui, tuant un officier et en blessant plusieurs soldats. Cette attaque a été suivie de nouvelles violences dans la ville entre Séléka et anti-balaka qui ont fait une trentaine de morts, dont deux civils. Près d'un millier de personnes ont été tuées depuis le 5 décembre à Bangui et en province dans des violences entre membres des communautés chrétienne et musulmane, selon Amnesty International.