La Secrétaire générale adjointe de l'ONU aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a exprimé vendredi sa vive préoccupation devant la détérioration de la situation humanitaire en République centrafricaine (RCA) alors que les violences font rage entre les groupes armés. Au cours des 24 dernières heures, près de 100 personnes auraient été tuées et des centaines d'autres blessées dans les combats et attaques lancées à Bangui et Bossangoa, tandis que les agences des Nations Unies signalent les déplacements de population liées à ces violences. ''J'appelle toutes les parties concernées à assurer la protection et la sécurité des civils et à respecter leurs obligations au titre du droit international humanitaire et des droits de l'homme. Elles doivent ménager un accès sans entraves aux organisations humanitaires'', a déclaré Mme Amos dans un communiqué de presse. Jusqu'à jeudi dernier, la moitié de la population centrafricaine (2.3 millions de personnes) avait besoin d'aide humanitaire. Près de 415.000 d'entre elles étaient déjà déplacées et 1,3 million avaient besoin d'une aide alimentaire d'urgence. La crise a provoqué la fuite de plus de 68.000 Centrafricains vers d'autres pays de la région depuis décembre 2012. ''En dépit d'une insécurité persistante, les Nations Unies et leurs partenaires humanitaires intensifient leurs activités et fournissent abris, eau potable, assistance sanitaire, vivres et services de santé aux familles déplacées à travers le pays. Nous renforçons également les efforts de coordination sur les plans civils et militaire, tout en soutenant les initiatives de réconciliation'', a rappelé Mme Amos. Jeudi dernier, le Conseil de sécurité a autorisé le déploiement de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) pour une période de 12 mois. Il a demandé, par ailleurs, au Secrétaire général de l'ONU de lui faire, dans trois mois, des recommandations sur la transformation éventuelle de la MISCA en une opération de maintien de la paix des Nations Unies. Depuis quelques mois, la RCA, engagée dans une délicate transition politique sur fond de crise humanitaire aiguë, est de nouveau secouée par des affrontements armés, cette fois-ci entre des éléments de l'ex-Séléka et des miliciens anti-balaka. Constituée en août 2012, la Séléka était une coalition de partis politiques et de forces rebelles opposés au président François Bozizé, qu'elle a contraint à quitter le pouvoir en avril 2013. A l'origine des groupes d'autodéfense, les anti-balaka se sont ligués contre les miliciens de la Séléka, après les exactions commises par ces derniers dans le pays. Ils sont issus d'une population centrafricaine à 80% chrétienne, alors que la Séléka est principalement formée de musulmans.