Le marché algérien des assurances de personnes est un marché potentiellement "prometteur" mais nécessite des efforts supplémentaires de la part des sociétés d'assurances pour adapter leurs produits aux besoins des assurés, ont affirmé lundi des professionnels du secteur. "Le marché des assurances de personnes (AP) connaît une nette évolution, depuis l'apparition en 2011 des sociétés spécialisées dans ce type de produits", a indiqué Marami Kamel, directeur des assurances au ministère des Finances, lors d'un séminaire sur les assurances de personnes, organisé par CAARAMA Assurance. Le chiffre d'affaires de ce segment a progressé de 8 % en 2012 avec une prévision de clôture pour 2013 en hausse de 7 % à quelque 8 milliards de DA, selon les chiffres présentés par M. Marami. Pour lui, il existe encore un potentiel à développer dans ce créneau qui connaît une certaine dynamique grâce à l'apport des nouvelles sociétés AP et les mesures prises par les pouvoirs publics après la séparation en 2011 entre les assurances dommages et les assurances de personnes. Il s'agit notamment de permettre à ces sociétés d'utiliser le réseau de distribution de leurs sociétés mères pour commercialiser les produits AP à travers 1.000 agences directes, 800 agences générales (intermédiaires privés), et le réseau de distribution à travers les banques et les courtiers dont le nombre a atteint 30. "La séparation entre les assurances dommages et les assurances de personnes a donné un nouvel élan au marché des assurances en Algérie", a-t-il affirmé. Ce responsable a jugé nécessaire de déployer des efforts supplémentaires en matière de diversification et d'adaptation des produits aux besoins et surtout sur le plan de la communication et de la sensibilisation pour développer davantage ce segment. De son côté, le PDG de la Compagnie centrale de réassurance (CCR), Hadj Mohamed Seba, a qualifié le marché algérien des AP de "marché naissant qui recèle des potentialités importantes". Ce responsable a considéré la séparation entre les assurances de dommages et de personnes comme une nouvelle "impulsion" pour le marché des assurances car elle permettrait d'inciter les sociétés AP à concentrer leurs efforts pour développer et améliorer ce type de produits. "Comme un premier bilan, on peut dire qu'il y a un avenir prometteur pour ce segment. On voit que les sociétés activent et il y a une dynamique pour faire connaître et développer ces produits", a-t-il souligné, ajoutant que ces efforts devraient donner certainement de bons résultats à moyens et long terme. La demande reste "latente" Par ailleurs, le PDG de la CCR a avoué que l'offre sur le marché dépassait largement la demande exprimée, qui reste encore "latente" à cause de l'absence d'une culture d'assurance chez le citoyen algérien. "La capacité potentielle de production des sociétés AP représentent 6 fois ses capacités actuelles. Mais si on arrive à stimuler la demande latente, cette branche va évoluer d'une manière à obliger ces sociétés d'augmenter ses capacités financières pour couvrir la demande", a-t-il estimé. "Notre défi est de transformer la demande latente en demande réelle", a affirmé M. Seba. Ce responsable a insisté sur l'adaptation des produits aux besoins des assurés, l'intensification des actions de communication à travers tous les canaux et l'amélioration des services d'assurances des produits très répandus pour développer davantage ce créneau et promouvoir les nouveaux produits qui seront mis sur le marché dans le futur. Lors de son intervention au cours du séminaire, le directeur général de CAARAMA Assurance, Mokhtar Naouri, a présenté des exemples de besoins exprimés par les souscripteurs en matière d'assurance de prévoyances, d'accidents, de décès, de vie ainsi que les projets qui seront développer par la compagnie pour répondre à ces besoins. Il a cité à titre d'exemple l'assurance maladie, l'assurance accidents des personnes occasionnels, l'assurance accidents des établissements scolaires, et l'assurance accidents des établissements de sport privés et clubs sportifs. Filiale de la Compagnie algérienne d'assurance et de réassurance (CAAR), CAARAMA Assurance, a été créée en mars 2011 et entrée en exploitation le 1er juillet de la même année. La prévision de clôture du chiffre d'affaires de CAARAMA Assurance pour 2013 est de près de 2 milliards de DA, soit une part de près de 25% du marché des assurances de personnes. Avec l'arrivée de nouvelles sociétés d'assurances de personnes, CAARAMA, SAPS (filiale de la SAA et du français Macif) et TALA (filiale de la CAAT), AXA assurance, qui a créé une filiale en Algérie ainsi qu'une joint-venture CNMA-Salama Assurances-Algérie, le marché algérien des assurances est aujourd'hui composé de 23 compagnies. Il s'agit, outre les assureurs de personnes, de six assureurs publics non spécialisés (CAAR, SAA, CAAT, CASH), deux publics (CAGEX et SGCI) spécialisés respectivement dans l'assurance-crédit et l'immobilier, un réassureur public (CCR), deux mutuelles (CNMA, MAATEC) et sept assureurs à capitaux privés (CIAR, 2A, Trust, GAM, Salama, Al Rayan et Alliance Assurance).